Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Contador, défense de fer

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/05/2011 à 23:20 GMT+2

Attaqué par ses adversaires et sifflé par le public, Alberto Contador a passé un week-end agité dans les Dolomites. Mais sportivement, l'Espagnol en sort renforcé. Avec plus de quatre minutes d'avance sur son nouveau dauphin, Michele Scarponi, il est en route vers un deuxième maillot rose.

2011 Giro Alberto Contador Etape 15

Crédit: AFP

Alberto Contador n'est pas mécontent de pouvoir souffler. Lundi, la deuxième journée de repos va tomber à pic pour le maillot rose comme pour tous ceux qui le suivent au classement général. Autant, jusqu'à vendredi soir, il avait semblé vivre un Giro presque paisible, autant les dernières 48 heures ont été éprouvantes. Des sifflets du public au Zoncolan à l'infernal parcours de la 15e étape, dimanche, en passant par la tentative de rébellion de certains de ses adversaires, le champion de Pinto a dû batailler. Mais, même mis sur la défensive, il reste droit sur ses pédales. N'affichant pas la moindre faiblesse, il file vers un deuxième sacre à Milan.
Pourtant, il a vécu sa journée la plus difficile dimanche. Pas la plus difficile de ce Giro. Non, bien au-delà de ça. "Franchement, je crois que c'est l'étape la plus dure de toute ma carrière", juge-t-il. Près de sept heures et demie de course, cinq cols, des trombes d'eau par moments... "Ce sont vraiment des journées incroyables", reprend le maillot rose. Et cette fois, ses adversaires, à commencer par Vincenzo Nibali, ont vraiment tenté de le tester. "Les Liquigas ont roulé très fort dès le premier col pour opérer une grosse sélection, dit encore Contador. Du coup, je me suis retrouvé seul à 50 kilomètres de l'arrivée." Quand Nibali est parti dans la descente du Giau, l'Espagnol aurait pu paniquer. Mais c'est là que Contador est très fort. "J'ai couru avec ma tête. Il fallait rester calme. Je savais que l'étape était encore longue et que ce n'était pas si dangereux. L'important, c'était qu'il parte seul, et ça a été le cas. Je ne voulais pas qu'ils soient deux ou trois avec lui."
Riis: "Alberto ne méritait pas ces sifflets"
Comme souvent dans pareilles circonstances, le leader de la Saxo Bank, bien qu'isolé, a pu trouver des alliés de circonstances. Les Movistar l'ont aidé en chassant derrière Nibali, comme les Euskaltel lui avaient indirectement prêté main forte vendredi. "J'ai su jouer avec les intérêts des uns et des autres, admet-il. Il fallait faire attention à gérer mes forces." Et dans la dernière montée, il a remis les choses en ordre en passant à son tour à l'attaque. "Je pense que j'ai atteint l'objectif, creuser les écarts", se satisfait-il. Contrairement aux apparences, le Madrilène n'est pourtant pas archi-dominateur. Il n'écrase pas la concurrence à coups de minutes. Mais il continue d'évoluer à un très haut niveau jour après jour, pendant que ses rivaux connaissent à tour de rôle des coups de moins bien. Vendredi, seul Jose Rujano avait pu l'accompagner. Samedi, Igor Anton était devant lui mais il a explosé le lendemain. Vincenzo Nibali, lui, était au contact dans le Zoncolan mais il a coincé à Val di Fassa. Pour Scarponi, c'est le contraire. Du coup, Contador prend du temps tantôt aux uns, tantôt aux autres.
S'il maîtrise presque tout sur la route, il n'est en revanche pas en mesure de contrôler les réactions du monde extérieur. Or, comme si la traversée des Dolomites n'avait pas été assez éprouvante comme ça, le leader du Giro s'est en prime retrouvé au centre d'une polémique. Le public italien lui reproche d'avoir été à l'origine de l'annulation du Monte Crostis, samedi. Du coup, il a été largement sifflé par la foule au Zoncolan. A Val di Fassa, dimanche soir, il n'a pas souhaité revenir sur cet épisode. "Je ne veux pas en parler. Je n'ai jamais dit que l'on ne devait pas faire le Crostis, je n'ai rien demandé et finalement je me suis retrouvé dans la position d'un coupable J'entends les sifflets mais beaucoup de gens me soutiennent". Bjarne Riis s'est chargé de le défendre. "Je suis désolé pour ce qui s'est passé hier. Alberto ne méritait pas ces sifflets, juge le manager de la Saxo Bank. Ce n'est pas de sa faute si la course n'est pas passée au Crostis. Il n'est pas intervenu dans la décision."
picture

2011 Giro Italy Alberto Contador (Saxo Bank)

Crédit: EFE

Peut-être parce qu'il s'est blindé ces derniers mois face à l'adversité, Contador ne parait pas plus affecté que ça. Il n'a rien lâché. Au contraire. Il est venu avec un objectif et il s'y tient. La seule chose qui l'intéresse, c'est d'être en rose dimanche prochain à Milan. Avec plus de quatre minutes de marge sur Michele Scarponi, son plus proche poursuivant désormais au général, il est en position idéale. "Si on m'avait dit 'tu auras' quatre minutes d'avance à la sortie des Dolomites, j'aurais été très content", avoue-t-il, sans pour autant se départir de son extrême prudence. "Les gens disent que j'ai assommé le Giro mais ce n'est pas vrai à mon avis. Il reste trop d'étapes difficiles pour pouvoir dire que j'ai gagné. Sur ce Giro, vous ne pouvez pas vous relaxer une minute." Pour lui, ce fut particulièrement vrai ce week-end.
picture

2011 Giro Alberto Contador Etape 15

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité