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Di Luca: "J'avais raison"

Eurosport
ParEurosport

Publié 04/06/2007 à 11:40 GMT+2

Il en avait rêvé et il l'a fait. Danilo Di Luca est devenu dimanche le lauréat du 90e Tour d'Italie. Un succès que le coureur de la Liquigas s'est construit patiemment au cours des trois semaines. Lui qui n'a jamais douté de ses capacités à se muer en vai

Sur le podium, Danilo Di Luca est comme un gosse. A 31 ans, il vient de réaliser son rêve: inscrire son nom dans l'histoire du Tour d'Italie. "C'est le plus beau jour de ma vie. C'est la plus belle course du monde", s'exclame-t-il à sa descente. Depuis 23 ans, il y pensait. Depuis le jour où, à huit ans, il décida de monter sur un vélo. Mais jusque-là, la course rose se refusait à lui. Son meilleur résultat restait une 4e place acquise en 2005. 2005, l'année de son retour au plus haut niveau. Il réalise le doublé Amstel Gold Race-Flèche Wallonne, s'adjuge le tout premier classement final du ProTour et endosse alors le statut de coureur de classiques.
En trois semaines, le "Killer" a montré qu'il valait mieux que ça. "J'ai toujours eu conscience d'être fort, j'ai toujours su que je pouvais gagner le Giro. J'avais raison. J'ai apporté un démenti à tous les sceptiques", clame Di Luca à l'arrivée à Milan. Et son succès, le coureur de la Liquigas l'a construit méticuleusement, en étudiant cet hiver le plus précisément possible le parcours du contre-la-montre par équipes inaugural de La Maddalena. Sa formation a, dès le premier jour, annoncé la couleur à ses rivaux, Saunier Duval en tête qui perdait déjà 1'25". Quand bien même Enrico Gasparotto "oubliait" de céder la place au maître Di Luca pour la première place, ce dernier, malgré un léger agacement, ne lui en tenait pas plus rigueur. Partie remise.
Di Luca dans les temps
Car c'est finalement dans les chronos que le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège a creusé une nette différence. Hormis le dernier à Vérone où il concède trente secondes à Andy Schleck, avant tout par gestion, il a toujours pris le dessus sur Gilberto Simoni qu'il considérait comme son principal rival. C'est sans doute dans cet exercice qu'a le plus progressé l'Italien, au contact de Sandro Callari, l'ancien responsable de la piste transalpine. Un atout de poids dans les courses à étapes.
L'Abruzzais a aussi su répondre présent lorsque le Giro a pris de la hauteur. Vainqueur au Montevergine pour la première arrivée en altitude, Di Luca s'emparait même de la toison rose ce soir-là. Mais si l'homme était fort, son équipe sans doute un peu moins affutée que la CSC d'Ivan Basso l'an dernier voire même que la Saunier Duval de Simoni cette année. "La Liquigas, c'est une belle équipe, mais un peu limitée, souligne Eric Boyer, le manager de Cofidis. Il a fallu que Di Luca gère tout seul pour sa victoire" . C'est sans doute pour cela qu'il laissa un temps filer le fauteuil de leader à Marco Pinotti (T-Mobile), histoire de ne pas avoir à porter la course sur ses seules épaules.
"Le Giro, un charme incomparable"
Malgré les multiples coups de boutoir des Jaunes de Simoni, en montagne notamment, l'homme est pourtant resté serein. "Je n'ai jamais paniqué même quand j'ai été attaqué, lâche Di Luca. C'est un effet de l'âge, de l'expérience. Des défaites aussi. Les grandes victoires se construisent dans les défaites." Que ce soit à Bergame ou dans le Zoncolan, les deux jours où il a paru plus fébrile, ses rivaux ont espéré en vain un jour sans du leader, jour qui n'est jamais venu. A Briançon, il s'est même chargé d'aposer sa marque en signant la victoire au sprint devant ses rivaux. "Je me sentais fort pour Tirreno-Adriatico cette année mais je suis tombé malade. Ca m'a ralenti mais, en même temps, ça s'est révélé une chance. Je ne suis pas arrivé en forme trop tôt," explique-t-il. Et même si elle semblait maigre, son avance de deux minutes sur Schleck et consort a finalement été largement suffisante.
Di Luca est devenu dimanche, à 31 ans, le quatrième coureur à réaliser le doublé Liège-Giro après Evgueni Berzin (1994), Bernard Hinault (1980) et Eddy Merckx (1972-1973). Une donnée certes pour les statistiques, mais suffisamment rare pour être soulignée. La tête désormais tournée vers les Mondiaux de Stuttgart en septembre, le désormais leader du ProTour a décidé de faire l'impasse sur la Vuelta et le Tour de France qui se refuse toujours à lui. Il avait même été recalé par les organisateurs en 2004 pour son implication dans une affaire de dopage. Un dopage qui a plané sur le Giro, un an après le sacre d'Ivan Basso empêtré plus que jamais dans les affaires. "C'est vrai que le Tour est la plus importante et il va falloir que j'y pense, mais le Giro a un autre charme. Incomparable."
Melinda DAVAN-SOULAS
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