La route dans le grupetto

Dix-huit médailles, dont huit en or, réparties en neuf olympiades. Dans l’histoire de la délégation tricolore, le cyclisme sur route n’a pas démérité pour apporter sa contribution depuis 1896, date de l’apparition de la discipline aux JO, puis 1920, année où elle s’est installée définitivement dans le calendrier olympique. En revanche, si on fait un bilan à plus court terme, il n’y a pas de quoi fanfaronner. La preuve par les chiffres.

Depuis les Jeux de 1996, si on enlève les trois médailles de la seule Jeannie Longo (deux à Atlanta et une à Sydney), c’est le désert le plus total. Aucun Français sur le podium. Un constat qui s'impose aussi pour les Mondiaux. Et une situation que ne partagent pas forcément les autres membres de la famille cyclisme. Grande pourvoyeuse de médailles, la piste figure en tête de classe. Largement devant tous les autres élèves. Sur les 61 breloques (28 en or) obtenues depuis l’instauration de la spécialité au calendrier olympique (1896, avec une seule absence en 1912), 16 (dont 8 en or) sont tombées dans l’escarcelle tricolore depuis 1996. Il est évidemment difficile de mettre au même niveau la route et la piste, cette dernière proposant plus du double d’épreuves (8 en 1996, 12 en 2000-2004, 10 depuis 2008).

En revanche, il est intéressant de comparer la route avec les deux cadets de la famille : le BMX et surtout le VTT. C’est à Atlanta que le VTT a fait son apparition au programme et depuis, il n’est jamais rentré fanny. Miguel Martinez puis Julien Absalon ont permis à leur sport de sortir de l’ombre. Et, en tout, ce sont cinq médailles qui ont été gagnées par la France, dont trois en or. Pour le BMX, le constat est différent. La discipline est très récente (2008). Mais à Pékin, Anne-Caroline Chausson et Laetitia Le Corguillé, dorée et argentée, n’avaient pas raté l’occasion de briller. Samedi, Arnaud Démare, Tony Gallopin et Sylvain Chavanel tenteront de succéder à José Beyaert, dernier Français champion olympique individuel sur route. C’était en 1948.