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Les Français, Contador, Sky, UCI et révélations… Cinq questions pour une saison

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 01/03/2017 à 18:10 GMT+1

2017 a à peine débuté que les coureurs ont repris le chemin des courses, notamment du côté de l'Australie. Mais c'est bien fin février-début mars avec les premiers tours de roue en World Tour sur le sol européen que le gratin mondial reprend la saison. Alors que Paris-Nice débute dans quelques jours, voici les principales questions de cette année dont on a hâte de connaître les réponses.

Alberto Contador, la Sky et Thibault Pinot au centre des questions autour de cette campagne 2017.

Crédit: Eurosport

Contador va-il regagner un Grand Tour ?

"Je veux me concentrer sur le Tour de France. Je crois que j'ai des chances de le gagner". L'objectif d'Alberto Contador est clair. Pour ce qui sera sans doute sa dernière année, il veut remporter la Grande Boucle pour la troisième fois, après 2007 et 2009 (NDLR : Vainqueur en 2010, il avait perdu son maillot jaune pour un contrôle positif au clenbutérol). Pour l'homme aux sept Grands Tours, rien d'impossible. Mais reste cette impression tenace depuis plus d'un an que l'Espagnol est en-dessous d'un Froome ou d'un Quintana, pour ne citer qu'eux.
C'est bien simple. Au terme de la dernière Vuelta, Contador a bouclé son troisième Grand Tour de suite sans victoire, la pire série de sa carrière. Et cela, sans même monter sur un podium ! Alors, bien sûr, le Castillan ne termine jamais loin (5e du Tour 2015, 4e de la Vuelta 2016). Bien sûr, ses accélérations sont toujours susceptibles de faire mal. Mais il ne parvient désormais plus à conserver son avance, à l'image de la 2e étape du Tour d'Andalousie fin février. Reste toutefois son panache, capable de tout renverser (Fuente Dé en 2012, Formigal en 2016). Mais est-ce suffisant désormais ?
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Pinot a repris Contador dans le dernier kilomètre avant de le scotcher pour la victoire

Les Français vont-ils (enfin) gagner des courses majeures ?

Oui, la France va mieux. Oui, en 2016, la France a remporté Milan-Sanremo grâce à Arnaud Démare, son premier monument depuis 1997. Sauf que, depuis trois ans, à part le sprinteur de la FDJ, seul Sylvain Chavanel s'est imposé en World Tour (GP de Plouay en 2014). A titre de comparaison, Alejandro Valverde et Christopher Froome ont remporté cinq épreuves chacun. C'est dire la classe d'écart.
Pourtant, depuis 2014, les Bleus jouent régulièrement la gagne sur les épreuves du World Tour. Que ce soit sur les classiques ardennaises avec Julian Alaphilippe (2e de la Flèche Wallonne et de Liège en 2015) ou Warren Barguil (6e de Liège en 2016), sur les flandriennes avec Démare (5e de Gand-Wevelgem 2016) et Adrien Petit (10e à Roubaix l'an passé) mais surtout sur les courses par étapes. Avec Thibaut Pinot (à neuf reprises dans le top 10) et Romain Bardet (à sept reprises), la France peut compter sur deux coureurs de haut niveau.
Mais il manque toujours ce petit quelque chose, à l'image de Pinot. En 2015, le grimpeur de la FDJ avait manqué le coche à deux reprises, la faute à des chronos. En Romandie d'abord où il avait reculé du 2e au 4e rang. Mais surtout sur le Tour de Suisse où il n'a pris que la 4e place alors qu'il abordait le chrono avec le maillot de leader.
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Arnaud Demare lors de l'Etoile de Bessèges - 2017

Crédit: AFP

La Sky va t-elle passer entre les gouttes ?

Depuis automne dernier, la Sky est prise – un peu plus encore que d'habitude - dans la tourmente des accusations de dopage. Sauf que, cette fois, l'équipe britannique fait l'objet d'une véritable enquête de l'Agence antidopage britannique. La faute à un colis reçu par Wiggins en 2011, année où il remporte le Dauphiné avant de finir 3e de la Vuelta. De quoi faire peser une pression supplémentaire sur les épaules des coureurs de Dave Brailsford.
En 2014, Astana avait elle aussi connu la suspicion avec plusieurs contrôles positifs. Bien sûr, la situation de la Sky n'est pas aussi critique, le cas de l'équipe britannique restant uniquement suspect et n'ayant pas de coureurs de son actuel effectif impliqués. Mais comment géreront-ils cela ? Astana avait connu une année globalement difficile (10e du World Tour seulement), sauvée par ses deux leaders. Bonne nouvelle pour la Sky ? Nibali avait alors gagné le Tour. Et Froome pourrait bien l'imiter.
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Le Team Sky lors de la Vuelta 2016.

Crédit: AFP

Qui sera le 1er roi du nouveau classement World Tour ?

Ils voulaient du changement, c'est réussi ! En 2017, l'UCI a totalement remodelé le World Tour en rajoutant des épreuves (dix au total), modifiant le barème à l'extrême pour coller au classement UCI et suspendant l'obligation des équipes WT de participer aux nouvelles épreuves. Du coup, après deux épreuves (Down Under et Cadel Evans Great Ocean Road Race), le leader Richie Porte a déjà marqué plus de points que Peter Sagan sur toute la saison dernière !
Mais le changement perturbe bien plus en profondeur que cela. Avec les dix épreuves en plus, dont 6 classiques, les favoris ne sont plus les mêmes. Si l'ancien barème favorisait les coureurs complets comme Sagan (2016) ou Valverde (2014, 2015), le nouveau ouvre des portes à tous les types de coureurs. Les sprinteurs, les Flandriens et les "routiers" ont chacun deux classiques supplémentaires à briguer, alors que les nouvelles courses par étapes risquent de laisser les favoris sur leur faim.
La plus prestigieuse, le Tour de Californie, se situe en plein Giro, quand les candidats au Tour de France marquent généralement un break. Le Tour de Guangxi, fin octobre, a lui tout pour connaître le même scénario que son voisin de Pékin alors que le Tour de Turquie se bat de son côté pour ne pas disparaître, faute de sponsors. Finalement, il ne reste que le Tour d'Abou Dabi, disputé fin février, pour sauver l'honneur. Autant dire qu'on ne serait pas surpris de voir beaucoup plus de "classicmen" dans le top 10 en fin de saison. Mais le favori change-t-il vraiment ? Sagan est tellement complet, que tous les barèmes lui conviennent...

Quelles seront les révélations de l’année ?

Si les Valverde et autre Contador poursuivent leur carrière année après année, de nouvelles têtes viennent chaque saison s’opposer à leurs ambitions, à l'image de Caleb Ewan, Bob Jungels ou encore Dylan Groenewegen l'an dernier. Qu'en sera-t-il en 2017 ? On pense bien sûr au grimpeur français David Gaudu, vainqueur du Tour de l’Avenir et 5e du Tour de l’Ain en 2016, qui aura tout le loisir de grandir au sein de la FDJ. Son coéquipier norvégien Daniel Hoelgaard, 2e d’une étape du Tour d’Andalousie, devrait quant à lui être l’une des nouvelles pépites du sprint mondial.
Très attendu également du côté d’Astana, Truls Engen Korsaeth, 23 ans, a montré qu’il avait le moteur pour briller au niveau World Tour, comme le prouve sa 16e place aux Mondiaux de Doha. Excellent rouleur (2e du chrono des Mondiaux espoirs en 2016) et bon grimpeur, Maximilian Schachmann (Quick-Step Floors) fait partie des coureurs que l’on attendra sur les courses par étapes, au même titre que Tao Geoghegan Hart (Sky), 21 ans seulement, et Killian Frankiny (BMC), vainqueur du Tour du Val d’Aoste en 2016. Dans des domaines plus complets, on suivra également avec attention Jhonatan Restrepo (Katusha) et Alexander Edmondson (Orica-Scott).
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David Gaudu (FDJ)

Crédit: Panoramic

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