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Classiques : On espérait une éclosion française, on a vu une régression

Benoît Vittek

Publié 27/04/2014 à 22:31 GMT+2

Loin de leurs ambitions, les Français ont globalement échoué lors des classiques printanières. Ils n’ont pas pesé sur les courses ni réussi de résultat probant, contrairement à l’an passé.

Arthur Vichot (FDJ.fr)

Crédit: AFP

Cette année, la marche était encore un peu trop haute pour les Français. Ils s'avançaient avec certitudes et ambitions vers les classiques de printemps, ils en repartent sans avoir concrétisé leurs intentions. Arnaud Démare (FDJ.fr) est monté sur le podium, mais c'était pour  Gand-Wevelgem, qui n'occupe pas le haut du pavé. Si on se concentre sur les six classiques qui attirent tous les regards au printemps (Milan - Sanremo, Tour des Flandres, Paris - Roubaix, Amstel Gold Race, Flèche wallonne et Liège - Bastogne - Liège), la régression est manifeste. Personne, en 2014, n'a su se hisser à la hauteur des trois tops 5 glanés par Sylvain Chavanel, Mathieu Ladagnous et Damien Gaudin le printemps précédent.
Tout avait mal commencé sur Milan - Sanremo. Sous la pluie, ni Yoann Offredo (FDJ.fr), ni Sylvain Chavanel (IAM) n'étaient parvenus à trouver la moindre ouverture. Encore moins le champion de France Arthur Vichot (FDJ.fr), transi de froid et contraint à l'abandon. Mal placé au pied de Cipressa, Arnaud Démare échoue lui à défendre ses chances au sprint… La Primavera a malheureusement donné le ton pour la suite des classiques. Absent à Sanremo, Vichot l'a également été lors de son deuxième rendez-vous avec les classiques de printemps, les Ardennaises. Cette fois, c'est le genou qui a empêché le champion de France de décrocher les places d'honneur qu'il visait.
J'aurais dû laisser Romain s'exprimer
Sans Vichot, les Français avaient (heureusement) encore quelques autres cartouches pour ces Ardennaises. Elles n'ont pas toujours été utilisées à bon escient. "J'ai fait une erreur dans le final en demandant au groupe de travailler pour Carlos (Betancur), reconnaissait le directeur sportif d'AG2R Julien Jurdie après la Flèche Wallonne. J'aurais dû laisser Romain (Bardet) s'exprimer dans la dernière montée, car il avait peut-être la capacité d'aller chercher un top 10." Ce top 10, Bardet est finalement allé le chercher dimanche à Liège, comme il l'avait annoncé. C'est la seule vraie satisfaction sur des Ardennaises qui ne réussissent plus aux Français depuis bien longtemps (Laurent Jalabert y a signé le dernier podium, 3e de la Flèche en 2000).
Les Français ont montré ces dernières années une prédilection pour les Flandriennes. Elles ne viennent pas sauver leur bilan cette année. La faute, encore, à quelques pépins techniques et physiques. Le chef de file Sylvain Chavanel s'est battu diminué sur le Tour des Flandres (19e) avant de devoir renoncer à Paris - Roubaix.
C'est finalement Arnaud Démare qui a signé le meilleur résultat français dans l'Enfer du Nord. Aux portes du top 10 (12e) malgré une chute et deux crevaisons, le Picard s'est même permis une accélération dans les 20 derniers kilomètres avant de subir l'explication finale. "J'ai gagné en confiance pour les prochaines éditions", annonce le routier-sprinteur de 22 ans. Le métier continue de rentrer.
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