Victoire du Néerlandais Wout Poels (Sky) qui s'offre sa plus belle victoire

La Doyenne a accouché d’une belle surprise au terme d’une journée marquée par la neige... mais aussi l’ennui. Dans une course d’attente où ni Alejandro Valverde (Movistar), ni Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step), les deux favoris, n’ont eu leur mot à dire, Wout Poels (Sky) a remporté la plus belle victoire de sa carrière sur Liège-Bastogne-Liège ce dimanche. Le Néerlandais s’est imposé au sprint devant Michael Albasini (Orica-Green Edge) et Rui Alberto Costa (Lampre-Merida).

Sans référence dans l’épreuve (76e pour meilleur résultat en 2012), Poels a montré le bout de son nez quand il le fallait. A quatre kilomètres de l’arrivée, il a pris le sillage d’Albasini, Rui Costa et Samuel Sanchez (BMC) dans la toute nouvelle côte de la Rue Naniot (600m de pavé à 10,5%), qui a servi, comme prévu (et redouté), de détonateur d'une course d'attente. Le quatuor n’a ensuite jamais été revu. Et après l’ultime virage de la montée finale vers Ans, Poels a produit son effort et résisté au retour d’Albasini, pourtant meilleur sprinter que lui.

Poels n'était pas favori. Mais pas non plus un inconnu. Sa victoire est l'apothéose d'un début de saison très dense, marquée par un triomphe au Tour de la Communauté de Valence, une étape au Tour de Catalogne et une 4e place sur la Flèche Wallonne. De quoi confirmer sa nouvelle dimension depuis son arrivée chez Sky, l'an passé.

Tenant du titre et favori logique après son 4e succès (un record) sur la Flèche Wallonne, mercredi, Valverde a fait rouler sa formation tout au long de la journée. Mais quand les choses sérieuses ont débuté, le Murcien n’a pu répondre présent. Les conditions météorologiques ont sans doute eu leur effet. La neige et le soleil, surtout la neige, se sont succédé 248 kilomètres durant. Ce qui a sans doute favorisé les plus résistants à défaut des plus forts, sur le papier. Valverde n’a ainsi fini que 15e. Et Alaphilippe encore plus loin.

Deuxième l’an passé, l’Auvergnat pouvait légitimement prétendre à succéder à Bernard Hinault, dernier vainqueur français en date (en 1980… sous la neige) dans la foulée d’une nouvelle deuxième place sur la Flèche Wallonne. Tout semblait aller à merveille jusqu'au pied de l'avant-dernière ascension. Mais après s’être placé en tête de peloton au pied de la côte de la Rue Naniot, le puncheur de 23 ans s’est éteint (23e à l’arrivée).

Après un classement modifié bien après l'arrivée officielle, un Français apparaît finalement dans le top 10 : Warren Barguil (Team Giant-Alpecin), qui se classe 6e. Ils n'ont pas joué petit bras pour autant. Thomas Voeckler (Direct Energie) a été le premier à secouer le cocotier à 62 kilomètres de l’arrivée. Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a aussi tenté sa chance dans la côte de Saint-Nicolas. Le natif de Brioude, qui restait sur une 10e puis une 6e place, s’est finalement classé 12e. Un moindre mal même si cela peut nourrir quelques regrets.