Milan - Sanremo : Les jeunes loups français au révélateur Jacky Durand

"Il est taillé pour les classiques, physiquement parlant. Même s'il n'y a pas un gabarit type, il faut avoir les épaules solides... et c'est son cas. Il sait frotter, il aime les pavés. L'an passé, au (Tour des) Flandres, il a prouvé qu'il était encore là après six heures de course. C'est un profil à la Tom Boonen. Milan-Sanremo? il a la pointe de vitesse. Le Tour des Flandres? il passe relativement bien les bosses, il lui manque encore un peu de puissance pour accompagner les meilleurs dans une côte comme le Paterberg mais ça devrait venir. Paris-Roubaix? c'est une question de distance, de placement, et un peu de technique. Et il a l'avantage d'être dans une équipe qui a la culture des classiques."

"Il y a une classique pour lui, c'est Milan-Sanremo. Il n'est pas forcément à l'aise sur les forts pourcentages mais le parcours de Milan-Sanremo est relativement plat. Avec ses qualités de placement, il est capable de jouer la gagne malgré la distance. Il a déjà fait des grands Tours et c'est un atout. Il faut passer par les grands Tours avant de gagner une classique."

"C'est le gros point d'interrogation. Il n'est pas forcément là où on l'attend. Il sait se placer, frotter, c'est sans doute dû à la piste, et il ne lâche rien. Il est peut-être plus teigneux que Démare. Avec lui, on est davantage dans le moyen terme. Il lui manque encore la puissance. La classique qui doit lui convenir, c'est Milan-Sanremo mais il lui faut apprendre. La connaissance du parcours joue, c'est un combat de tous les instants. Pourquoi pas l'Amstel Gold Race? En revanche, je ne le vois pas briller sur le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Sur les pavés, son poids (léger) est un désavantage."

"Il a du tempérament, il n'a peur de rien. Sa place dans les dix premiers des Strade Bianche est passée inaperçue mais ça prouve qu'il est là. Il a les qualités pour briller sur les 'Ardennaises'. Il a montré sur la Vuelta qu'il peut tenir sur la durée. Il a l'avantage d'être dans une équipe qui n'a pas de grand leader et qui lui fait confiance. Il supporte la pression. Il lui manque un peu de puissance et de pointe de vitesse, mais il a l'avantage de courir comme un vieux briscard. Il a la science de la course."

"Dès sa première saison, il a montré qu'il était là, dans le final de l'Amstel Gold Race, même après une longue échappée. Il a le potentiel et le tempérament. Après, je pense plutôt qu'il se dirigera vers les grands Tours. Voudra-t-il tout miser sur les classiques ardennaises? C'est juste une question d'objectifs. Pourquoi pas s'il se prépare pour les classiques?"