Mondiaux 2014 - A Ponferrada, Bradley Wiggins veut faire chuter Tony Martin de son piédestal

Bradley Wiggins court toujours après un titre qui se refuse à lui. Dauphin de Tony Martin en 2011 et 2013, le Britannique espère cette fois-ci dépasser l’Allemand sur un parcours long de 47,159km. "Le parcours de cette année me convient sans doute un peu mieux que celui de l'an dernier", estime toutefois l'Anglais, champion olympique du contre-la-montre en 2012 après sa victoire dans le Tour de France. "Tony a dominé toute la saison mais je pense que je serai plus près de lui", ajoute Wiggins qui pointe un écart moindre en faveur de l'Allemand lors de sa dernière victoire dans un contre-la-montre, faisant référence à celui de Borja au cours de la dernière Vuelta lorsque Martin avait devancé Rigoberto Uran, deuxième, de 15 secondes.

Wiggins, dominé de 46 secondes l'an dernier à Florence (Italie), s'attaque à un coureur qui affiche des statistiques rassurantes et qui lui donnent une sérénité certaine. Si l’on occulte les trois occasions dans la première partie de saison (l'anecdotique Tour de Dubaï, Tirreno-Adriatico, Tour de Romandie), l’Allemand s'est toujours imposé cette année dans les contre-la-montre. Principalement au Tour de France, à Périgueux, où il a repoussé son suivant, le Néerlandais Tom Dumoulin, à 1’39 au bout des 54 kilomètres.

"Je ne me lasse pas", répète l'Allemand dont la motivation reste visiblement au zénith. En cas de succès, il égalerait le record de victoires du Suisse Fabian Cancellara (entre 2006 et 2009).

"Je veux la médaille d'or. Tout autre résultat serait une déception", poursuit Martin qui reconnait cependant avoir été surpris par la difficulté du parcours, en raison des deux côtes dans le dernier tiers du circuit après un début très rapide lors des dix premiers kilomètres. "On peut perdre facilement 20-30 secondes", relève-t-il sans paraître autrement inquiet. Il est vrai que sa performance dans le contre-la-montre par équipes dimanche dernier avec Omega Pharma-Quick Step l'a rassuré si besoin était: "Un bon test. J'ai eu de bonnes sensations alors que je n'étais pas encore à cent pour cent il y a quelque temps" a simplement commenté Martin.

Dans le camp allemand, la confiance est de mise. "Tony est fort comme un boeuf", rigole Marcel Kittel, le sprinteur victorieux à huit reprises sur les routes du Tour entre les éditions 2013 et 2014. De son côté, Martin désigne évidemment Wiggins comme son principal rival mais n'exclut pas une surprise comme, aime-t-il à le rappeler, Tom Dumoulin ou l'Australien Rohan Dennis.

D'autres espèrent se mêler à la lutte pour le podium, sur lequel se sont juchés par le passé le Canadien Svein Tuft (2e en 2008) et le Bélarusse Vasil Kiryienka (3e en 2012). En premier lieu, l'Américain Tejay Van Garderen, à 5 secondes de la médaille de bronze en 2012 (4e). Ce dernier, vainqueur du contre-la-montre par équipes dimanche dernier avec la BMC a fait part de sa confiance mais a souligné la différence par rapport au contre-la-montre individuel : "Surtout du point de vue mental. Par équipes, je me sens soutenu. En individuel, il faut affronter des coureurs tels que Tony Martin et Bradley Wiggins."