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Mondiaux Richmond - Hommes : Valverde, l'incroyable malheureux du Mondial

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 27/09/2015 à 16:52 GMT+2

Recordman du nombre de médailles sur les Mondiaux, Alejandro Valverde fait encore partie des favoris à Richmond. Spécialiste des courses d'un jour s'il en est, l'Espagnol n'a pas abandonné l'idée de revêtir le maillot irisé à 35 ans. Malgré des déceptions parfois très amères.

Alejandro Valverde, lors des Mondiaux de Ponferrada 2014

Crédit: AFP

Douze ans. Voilà douze ans qu'il écume les Championnats du monde, douze saisons que son nom revient inlassablement aux moments d'évoquer les coureurs susceptibles de remporter le titre. Que le parcours lui soit favorable ou non, qu'importe. Alejandro Valverde se manque rarement le jour J. C'est d'ailleurs ce qui fait de lui le meilleur cycliste sur les courses d'un jour.
Son palmarès parle pour lui. L'Espagnol a remporté 3 Flèche Wallonne (2006, 2014 et 2015), 3 Liège-Bastogne-Liège (2006, 2008 et 2015) et 2 Clasica San Sebastian (2008 et 2014). Sans oublier bien sûr de nombreuses places d'honneur (2e de l'Amstel Gold Race 2013 et 2015, 2e du Tour de Lombardie 2013 et 2014). Seul Philippe Gilbert fait mieux (9), mais il profite surtout de son incroyable année 2011 (5 classiques World Tour remportées)… quand le Murcien n'était pas là.
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Alejandro Valverde (Movistar) remporte la Flèche wallonne 2014

Crédit: AFP

Surtout ses succès témoignent de sa faculté à gagner sur tous les terrains, de toutes les façons possibles. Gestionnaire dans la Flèche et à Liège avant d'y imposer sa pointe de vitesse, surprenant et audacieux avec une attaque décisive dans la dernière descente lors de la Clasica 2014, Alejandro Valverde est un homme qui fait peur par sa polyvalence. C'est aussi grâce à cela notamment que l'Espagnol est toujours présenté comme le ou un des favori(s), partout où il court. Et aussi pour cela que sa collection de médailles mondiales est aussi importante.

8 top 10, 6 podiums

Et pourtant. En dix participations (il était suspendu en 2010 et 2011), l'Espagnol a fini 8 fois dans le top 10. Mais la première marche se refuse systématiquement à lui, malgré six podiums dont les trois derniers consécutivement.
AnnéeLieuVainqueurSa placeEcart avec le 1er
2003Hamilton (Canada)I. Astarloa (Espagne)2e0'05''
2004Vérone (Italie)O. Freire (Espagne)6em.t
2005Madrid (Espagne)T. Boonen (Belgique)2em.t
2006Salzbourg (Autriche)P. Bettini (Italie)3em.t
2007Sttutgart (Allemagne)P. Bettini (Italie)56e2'47''
2008Varèse (Italie)A. Ballan (Italie)36e4'53''
2009Mendrisio (Suisse)C. Evans (Australie)9e0'51''
2012Valkenburg (Pays-Bas)P. Gilbert (Belgique)3e0'05''
2013Florence (Italie)Rui Costa (Portugal)3e0'15''
2014Ponferrada (Espagne)M. Kwiatkowski (Pologne)3e0'01''
Bien sûr, son bilan lors des Mondiaux est plus qu'exceptionnel, il est inédit. Même le grand Eddy Merckx compte moins de podiums (3 seulement). Si on étend ça aux nations, Alejandro Valverde a remporté à lui tout seul plus de médailles que la Norvège (2), le Danemark (5), la Russie mais aussi de grandes nations du cyclisme comme l'Australie (4), la Grande-Bretagne (2) ou les Etats-Unis (5) ! Mais il n'a jamais remporté un maillot irisé, au contraire d'un homme d'un jour comme Astarloa (2003), Ballan (2008) ou Evans (2009). Mais une fois suffit dirait Valverde, lui qui a si souvent frôlé la gagne. A trois reprises encore plus que les autres fois…
L'incompréhension de Florence en 2013 : Son plus gros regret personnel lors des Mondiaux, sans aucun doute. Parce qu'il est passé tout près d'un titre qui lui tendait encore les bras. Mais surtout car beaucoup lui sont – injustement – tombés dessus. Soi-disant pour avoir sciemment laissé partir Rui Costa vers le titre mondial alors que Joaquim Rodriguez était à l'avant. Mais la question serait plutôt de se demander pourquoi "Purito" avait–il attaqué à 4km de l'arrivée alors qu'il était en compagnie de Valverde, Nibali et Costa ? Si le Catalan avait roulé et emmené le groupe jusqu'au dernier kilomètre, le Murcien se serait sans doute possible imposé au sprint. Et enfin remporter le maillot arc-en-ciel.
La déception de Madrid en 2005 : Tout juste connu mondialement depuis son succès à Courchevel sur le Tour de France devant Lance Amstrong, Alejandro Valverde se présente aux Mondiaux de Madrid auréolé déjà d'une 2e place à Hamilton en 2003 et une 6e place à Vérone en 2004. De quoi rêver d'un sacre à domicile. Surtout qu'à l'abord de la dernière ligne droite, l'Espagnol est en bonne position. Malheureusement, sur un sprint tout plat, le Murcien lance son sprint de trop loin et tombe sur un Tom Boonen impérial cette année-là.
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Le podium dees championnats du Monde 2005 à Madrid, où Alejandro Valverde (Espagne) encadre le champion du monde Tom Boonen (Belgique) avec le Français, Anthony Geslin (France), 3e.

Crédit: Imago

Une deuxième place pour l'équipe en 2003 : C'est la dernière fois que les Championnats du monde se sont disputés sur le continent américain (à Hamilton, au Canada). Pour ses premiers Mondiaux, Alejandro Valverde ne se loupe pas. Une belle performance en soi. Mais, derrière un coéquipier, cela a de quoi être frustrant. Surtout que le vainqueur, Igor Astarloa, à qui on n'enlève aucune gloire, a grandement profité d'un jeu d'équipe parfaitement mené par l'équipe d'Espagne. Toujours à l'avant, il a incité ses partenaires à empêcher toute attaque à l'arrière. Le plus rapide dans le groupe de contre, Valverde a fini à la 2e place…

Pourquoi Richmond peut être (enfin) son jour de gloire

Oui, Alejandro Valverde est cité encore par beaucoup et même la plupart comme le grand favori des Mondiaux 2015, au même titre qu'un Sagan, un Van Avermaet ou un Degenkolb. Oui, le final sur Governor Street lui correspond parfaitement, y compris la dernière ligne droite. Mais la présence de pavés laisse songeur et offre, à priori, l'avantage aux "Flandriens".
De quoi oublier Valverde ce dimanche ? Non, loin de là. Que ce soit sur la 4e étape du dernier Tour de France ou sur A Travers les Flandres 2014 (longtemps à l'attaque), l'Espagnol a montré qu'il était à l'aise sur les pavés. Un fait rare parmi l'équipe d'Espagne où il sera, peut-être pour la première fois depuis 2006, le leader unique. De quoi être soutenu et garder le maximum de forces pour un final taillé pour lui. Et Joaquim Rodriguez l'a dit à la fin de la Vuelta : il ne roulera pas pour lui. Au moins, cette fois, Valverde est prévenu…
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Alejandro Valverde rides through the mist in a downhill in a breakaway on stage 17 of the Tour de France (AFP)

Crédit: AFP

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