Alaphilippe : "J’ai jeté mes dernières forces pour éviter le sprint, mais ça n’a pas suffi"
Mis à jour 25/09/2017 à 00:11 GMT+2
MONDIAUX 2017 - Un temps considéré comme probable vainqueur de la course en ligne, après son attaque de mammouth dans les derniers kilomètres, Julian Alaphilippe s'est montré partagé après le final de la course, où il a coincé. Malgré la déception, le Français a tenu son rang.
Julian Alaphilippe ne regrette rien. Bien parti pour devenir le premier Français à se couvrir du maillot arc-en-ciel depuis vingt ans et le sacre de Laurent Brochard à San Sebastian, le leader de l'équipe de France n'est finalement pas parvenu à ses fins, dimanche à Bergen. En tête pendant dix kilomètres dans le final, le Français, finalement repris par Gianni Moscon qu'il avait lâché sur les pavés du secteur final, a finalement coincé à l'attaque de la flamme rouge, lessivé par son effort supersonique et avalé tout cru par un peloton de costauds secoué par les attaques.
Attendu en vainqueur de longues minutes après la disparation de la caméra mobile de tête, qui a rendu l'âme après le dernier passage sur le secteur pavés à 4,2 kilomètres du terme, Alaphilippe n'est finalement jamais venu, englouti par cet impitoyable meute de sprinteurs-puncheurs. Surprenante et surtout cocasse, la fin de la course en ligne la plus prestigieuse de la saison s'est transformée en une course fantôme dont personne n'a pu profiter, sauf les acteurs eux-mêmes et quelques spectateurs bien chanceux. Alaphilippe, lui, en a constitué le vainqueur qui n'a pas gagné. Ses dix secondes d'avance étaient censées suffire. La loi du sport a été plus forte que tout.
Et pourtant, il avait lâché Moscon…
"Je ne me rappelle plus à quelle distance de l'arrivée je me suis fait rattraper, (tant) je suis déçu", a indiqué le Français, finalement 10e du sprint, après la course. "J'y ai cru, j'ai donné tout ce que j'avais. Cela a été compliqué de résister au retour du peloton, il y avait des coureurs qui avaient encore beaucoup de coéquipiers avec eux, ça favorisait un sprint groupé et c'est ce que je voulais éviter absolument. J'ai jeté mes dernières forces quand j'ai vu que Moscon peinait à passer. Mais il a réussi à rester un peu derrière et ça n'a pas suffi pour aller jusqu'à la ligne."
Pour Alaphilippe, il demeure ce sentiment logique de déception de ne pas avoir été sacré après avoir presque touché le Graal du bout des doigts. Lever les bras à Bergen aurait constitué la plus belle fin qui soit à une saison 2017 bien terne après son opération au genou, consécutive à sa chute survenue lors du Tour du Pays basque. Une blessure qui l'avait privé des Ardennaises et du Tour de France, soit ses principaux rendez-vous de la saison.
"Je n’étais pas le plus fort"
Le coureur de la formation Quick-Step, attendu au tournant après sa Vuelta réussie (une victoire à Xorret de Catí), avait pourtant tenu son rang en tentant sa chance à 11,4 kilomètres de l'arrivée dans la principale difficulté du circuit norvégien, la fameuse Salmon Hill. Le Tricolore a produit des efforts quasi surhumains pour s'extraire du peloton une première fois, puis une seconde fois. Sur les routes norvégiennes, on a vu le meilleur d'Alaphilippe.
Parti avec le couteau entre les dents vers la ligne, le puncheur français a surtout manqué de jus pour s'offrir la plus grande victoire de sa jeune carrière. Lucide avant tout, le Saint-Amandois a reconnu ses limites sur un parcours adapté à ses qualités, sauf sa partie finale trop longue pour un seul homme. "Je ne suis pas le coureur le plus rapide du groupe, j'ai fait ce que je devais faire, c'est pour cela que je n'ai pas de regrets mais je suis forcément déçu. J'en avais très envie, j'avais les jambes mais c'est comme ça...", a ajouté le français. "Est-ce que j'étais le plus fort ? Non, j'ai essayé de courir pour être le plus fort mais je n'étais pas le plus fort."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité