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Chris Froome - Tom Dumoulin, affiche d’aujourd’hui, promesse de demain

Benoît Vittek

Mis à jour 20/09/2017 à 12:12 GMT+2

MONDIAUX 2017 - Le rendez-vous de Bergen va permettre aux vainqueurs de grands tours de régler leurs comptes dans l'exercice individuel. En bousculant Chris Froome contre la montre, Tom Dumoulin peut s'affirmer comme la principale menace face à l'hégémonie de la Sky.

Christopher Froome avec Tom Dumoulin lors des Jeux 2016

Crédit: Getty Images

C'est le lot commun des champions hors du commun : abreuvé de succès, Chris Froome n'est pas rassasié. À l’heure de boucler une saison déjà historique, le quadruple vainqueur du Tour de France, désormais auteur d'un doublé d'exception avec La Vuelta, veut ajouter des rayures arc-en-ciel à son empreinte jaune et rouge. Ça se joue ce mercredi, sur le contre-la-montre individuel des Mondiaux de Bergen.
Son rival numéro 1 est déjà clairement identifié. Après sa conquête du Giro d’Italia, Tom Dumoulin le polymorphe s’est recentré sur l’exercice individuel. Le parcours atypique de ce chrono (28km vallonnés, un final sur une montée de plus de 3km à 10%) dessine une finale entre les vainqueurs de Grands Tours de 2017. Il faudra tenir une vitesse affolante dans les parties réservées aux experts de la discipline et dominer la pente. Sous les froides latitudes norvégiennes, il reste à voir du vainqueur du Giro ou de l'auteur du doublé Tour-Vuelta présentera le meilleur alliage de qualités.
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Tom Dumoulin

Crédit: Eurosport

Froomey devra encore en avoir dans les jambes

Chris Froome a évidemment la capacité de remporter un autre pari historique. L'une des principales interrogations réside dans sa condition en bout de saison. Il n'a bouclé qu'une seule fois le chrono des Mondiaux, 18e en 2009, et n’a jamais rallié l’arrivée lors de ses cinq participations à la course en ligne. Ses deux assauts olympiques (3e à Londres et Rio) l'ont montré émoussé après les efforts du Tour. À l'issue de La Vuelta, il hésitait encore à s'aligner sur ces Mondiaux.
Dernier défi de l'année historique de Froome, cet objectif des Mondiaux a au contraire été le fil rouge de l'été de Dumoulin. Et on sait ce que ça donne quand le Néerlandais s'offre de longs mois de préparation minutieuse à la poursuite d'un but précis. Ça donne notamment une victoire sur le dernier Giro, succès historique pour le premier Néerlandais à dominer le Grand Tour italien qui célébrait sa 100e. La dernière fois qu'il s'est concentré sur les chronos, c'était l'an dernier : il avait dominé Froome à La-Caverne-du-Pont-d'Arc sur le Tour, et pris la médaille d'argent olympique (devant le bronze de Froome) malgré une fracture au poignet contracté deux semaines et demi plus tôt.
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Chris Froome

Crédit: Getty Images

Dumoulin, l'anti-Froome ?

C'est un autre lot commun des champions hors du commun : le succès ne peut les griser, il faut sans cesse se réinventer, éviter de s'enfoncer dans le succès, sans cesse dompter de nouveaux impétrants. Anxieux par nature, Froome s'inquiète sans cesse de ce(lui) qui pourrait s'imposer entre lui et le succès. Rival numéro 1 de Froome à Bergen, Dumoulin peut-il également l'être sur la route vers Paris ? Et si, plutôt qu'un grimpeur fantasque, il fallait un rouleur hors-pair, une machine parfaitement réglée, pour bousculer les schémas de la Sky ?
S'il a su porter la guerre sur tous les terrains (grand col, petits murs, descentes, bordures...), Froome reste un adepte privilégié du principe adopté par les Sky (principe également magnifié par Jacques Anquetil en son temps) : "On écrase la concurrence en chrono et on verrouille partout ailleurs". J'ai hâte de voir la cylindrée de Maastricht et ses mécaniciens éprouver la domination britannique sur le Tour, lorsqu'ils en feront leur objectif (ce qui ne saurait tarder).
Face à un Rigoberto Uran inoffensif, un Romain Bardet et un Nairo Quintana sous contrôle ou un Alberto Contador déclinant, et avec une armada pour porter leur leader, les serviteurs de sa Majesté ont triomphé lors de cinq de leurs six dernières conquêtes françaises. Mais si Froome est dominé dans l'exercice individuel, il faudra se réinventer. Le Britannique peut être contraint à passer à l'offensive. Et les Sunweb paraissent moins armés pour contrôler la course que les Sky (qui perdent eux-mêmes quelques garanties avec les départs des Mikel, Nieve et Landa).
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Tom Dumoulin devant Chris Froome

Crédit: Imago

La promesse de Maastricht

La domination de Dumoulin sur le Giro, en exploitant au mieux son moteur de rouleur, a suscité quelques commentaires cyniques, au-delà des insinuations supposément expertes sur les pratiques supposément évidentes des coureurs de son profil capables de tenir le choc en montagne. En substance : "Après Wiggo et Froomey, place à Tommy D. Il n'a qu'à signer chez Sky et c'est la garantie de gagner le Tour cinq ans."
Au contraire, Dumoulin a prolongé jusqu'en 2021 avec son équipe de toujours. Il porte une promesse. Celle de bousculer Froome dans son exercice de prédilection pour l'obliger à sortir de ses schémas privilégiés, ceux qu'on souhaite tant voir voler en éclats le mois de juillet venu.
L'été est encore loin. Au gré de leurs ambitions variables, les confrontations directes entre Froome et Dumoulin n'ont pour l'instant permis à aucun des deux de dessiner un véritable avantage sur son adversaire dans l'exercice du chrono. Ce mercredi encore, il sera difficile de distinguer la part de domination physique du rôle joué par les conditions spécifiques du jour. Mais le duel de Bergen annonce déjà de futures batailles pour lesquelles j'espère m'enthousiasmer plus que devant les joutes du dernier mois de juillet.
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