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Julian Alaphilippe, Monsieur presque... en attendant Monsieur plus

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 25/09/2017 à 14:58 GMT+2

MONDIAUX - En tête à trois kilomètres de l’arrivée, Julian Alaphilippe est encore passé tout près d’un titre majeur ce dimanche, lors des Mondiaux de Bergen. Mais, comme sur les classiques ardennaises ou à Rio lors des JO, le Français n’a pas su aller au bout. Un manque de science de la gagne sur les courses d’un jour qui le prive d’un palmarès exceptionnel pour son âge. Pour l’instant.

Julian Alaphilippe

Crédit: Getty Images

Toute la France y aura cru. Le monde aussi pendant deux kilomètres, la faute à un faisceau TV défaillant. Lorsque Julian Alaphillippe est apparu à l’écran pour la dernière fois, à 3km de l’arrivée, son avance de dix secondes sur le groupe des favoris semblait lui offrir un boulevard dans la course au titre mondial. Mais, sous la flamme rouge, il n’était plus devant, ayant tout juste été repris. Bien sûr, il est difficile, après la course des Mondiaux de dimanche, de reprocher quoi que ce soit au coureur français. Il a attaqué quand il le fallait et, à part rouler lorsque Moscon, Cort Nielsen et Gaviria sont revenus à 2km de l’arrivée, on ne voit pas ce qui aurait pu changer la finalité. Mais, au final, Alaphilippe est passé, une nouvelle fois, à côté d’une très grande victoire.
Si le talent d’Alaphilippe n’est pas remis en cause, ses résultats parlant pour lui, le natif de Montluçon montre en revanche de gros problèmes pour "la mettre au fond" et garnir un palmarès vierge de tout succès sur des courses d’un jour. A l’exception du peu réputé Grand Prix Südkärnten remporté lorsqu’il évoluait sous le maillot d’Etixx-iHNed, en 2013. Depuis, c’est une tout autre histoire pour le Tricolore. Pourtant, ce n’est pas faute d’être régulièrement dans le coup. Depuis, le Français est rentré à quinze reprises dans le top 10 sur des courses d’un jour. Mais il n’y a jamais levé les bras. Bien sûr, toutes ces "échecs" n’ont pas le même goût.

Sprint raté, mauvais choix, malchance… tout y passe

Sur la Prudential London 2014 (3e, battu au sprint par Blythe et Swift), l’Amstel 2015 et la Flèche Brabançonne 2016 (où ses leaders respectifs s’imposent) ou encore la Flèche Wallonne 2015 (2e pour son premier Mur de Huy), il n’y a pas forcément de regrets à avoir pour Julian Alaphilippe. Même sur les Mondiaux de Bergen, ce dimanche. Oui, il échoue à 1,5km de l’arrivée, oui il pouvait rêver d'autre chose qu’une 10e place. Mais il joue bien le coup et c’est d’autant plus frustrant. Un sentiment que le natif de Montluçon avait déjà connu cette année sur Milan-Sanremo (3e), où il avait perdu au sprint face à Kwiatkowski et Sagan, sur la Clasica San Sebastian 2015 (8e) où il a laissé partir Adam Yates et les championnats de France 2015 et 2016 (5e) où il a manqué le bon coup dans le final, isolé par son appartenance à une équipe étrangère.
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Julian Alaphilippe lors des JO de Rio 2016.

Crédit: Panoramic

Finalement, six courses témoignent plus justement - et de manières toute plus différentes les unes des autres – de cette incapacité d’Alaphilippe à en claquer une. Passe encore le GP de Plouay 2014 où le Français, dans le bon coup, a raté son sprint par manque d’expérience. Mais, sur Liège-Bastogne-Liège 2015 (2e), le puncheur de la Quick Step Floors était déjà un cador. Sauf qu'il s'est montré trop patient dans la montée vers Ans, s'est retrouvé mal placé à 500m de la ligne et a pris des trajectoires de sprint étonnantes. Et l’année suivante, le natif de Montluçon a remis ça, souvent par frilosité. D’abord sur l’Amstel (6e) où il n'a pas suivi Gasparotto et Valgren dans le Cauberg. Puis, surtout, lors des championnats d’Europe de Plumelec (2e) où il a oublié de bouger dans Cadoudal avant d’être logiquement déposer au sprint par Sagan.

Van Avermaet et Sagan lui ont montré la voie

Un scénario qui avait déjà eu lieu sur la Flèche Wallonne (2e) où Alaphilippe a préféré laisser son équipier Dan Martin faire le boulot au lieu d’attaquer de plus loin. Et le Français n’a pas existé au sprint face à Valverde. Mais le résultat le plus terrible, celui "qui lui laissera des regrets à vie" comme il l’avouait, reste la course en ligne des JO de Rio, l’an dernier. Malgré une course à contre-temps, le Tricolore était encore en course pour l’or olympique dans le final. Mais il n'a pas pris ses responsabilités pour revenir sur Van Avermaet, laissé faire les autres et a dû finalement se contenter de la pire place, la 4e.
A 25 ans (seulement), Julian Alaphilippe est donc toujours en quête d’un premier grand succès sur les courses d’un jour. Mais le natif de Montluçon a le temps. Avant, Peter Sagan et Greg Van Avermaet accumulaient eux aussi les places d’honneur sans réussir à gagner. Aujourd'hui, les deux hommes détiennent les trois derniers titres mondiaux, le titre olympique et cinq des classiques World Tour de l’année. Alors, n'en doutons pas : compte tenu de son talent, le Français va finir lui aussi par trouver le déclic.
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