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Sagan-Kwiatkowski, la finale dont même eux rêvent

Benoît Vittek

Mis à jour 24/09/2017 à 09:33 GMT+2

MONDIAUX SUR ROUTE - Greg Van Avermaet et l'armada belge, Julian Alaphilippe, les Italiens ou le duo norvégien Kristoff - Boasson Hagen… Ils rêvent tous d’arc-en-ciel. Mais l’affiche de Bergen, c’est le nouveau match entre Michal Kwiatkowski et Peter Sagan. Les deux champions venus de l’Est sont très différents mais indissociables.

Le podium royal de Milan-Sanremo : Michal Kwiatkowski (au centre), Peter Sagan (à gauche) et Julian Alaphilippe (à droite)

Crédit: Panoramic

Qui peut espérer avoir Peter Sagan pour rival dans le final d’un championnat du monde ? Avec son statut de double champion du monde et l’éventail de possibilités que lui offre son profil ultra-complet, le Slovaque apparaît plutôt comme un épouvantail à éliminer, et le plus tôt serait le mieux. Sauf pour Michal Kwiatkowski, pas vraiment adepte du "Tous contre Sagan".
Avant le rendez-vous de Bergen, qui favorisera la résistance (267,5km, une côte répétée 11 fois), l’intelligence tactique et une bonne pointe de vitesse, le champion du monde 2014 a avancé ses certitudes. Et dessiné une finale de rêve entre lui et Sagan, son rival de toujours. "Peter sera certainement devant, défendre ce titre est probablement sa plus grande motivation de l’année", a-t-il expliqué à Cyclingnews à la mi-septembre. Avant d’embrayer :
Je serais content, en fait, de me retrouver à courir contre lui, parce que ça voudra dire que la course a été dure, et que les sprinteurs ne sont plus là. J’espère que le scénario sera celui-ci et que je pourrai courir contre Sagan, et pas (Alexander) Kristoff, (John) Degenkolb - les hommes rapides.

L'homme des Mondiaux contre l'homme de l'année (ou presque)

Pour ma part, je m’avance vers ces Mondiaux avec deux certitudes :
- Peter Sagan est l’homme de ces rendez-vous, triomphateur magistral lors des deux dernières éditions et favori logique à une troisième couronne consécutive (une prouesse jamais accomplie dans la riche histoire du cyclisme sur route !). On en a déjà parlé au printemps, Saganator est LE champion de sa génération.
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Peter Sagan

Crédit: Eurosport

- Michal Kwiatkowski est, en-dehors d’un Chris Froome hors concours, l’homme de l’année 2017 (allez, Tom Dumoulin est aussi dans le coup, mais je mets ceux-là au-dessus de Greg Van Avermaet, Alejandro Valverde et tous les autres, on aura l’occasion d’en reparler). Brillant sur les classiques du printemps, sur le Tour de France, et à chacune de ses sorties finalement, le Polonais a affiché une palette que même Sagan pourrait jalouser.
Meilleur grimpeur que le Slovaque, Kwiatko pourrait prétendre être le coureur le plus complet du peloton. Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les qualités qui lui ont permis de frustrer Sagan depuis que le Slovaque est devenu un Lion sur les courses d’un jour (Strade Bianche 2014, Grand Prix E3 2016, et surtout Milan-San Remo 2017).
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Michal Kwiatkowski

Crédit: Getty Images

Il y a d’abord les qualités purement physiques. Avec un joli lot de classiques accrochées à son palmarès, le Polonais s’est imposé comme l’un des meilleurs puncheurs du peloton, également doué sur les pavés. Son moteur en fait un grimpeur respecté et un très solide rouleur. Enfin, il jouit d’une belle pointe de vitesse, suffisante pour lui permettre de toiser Sagan tout en affichant sa prudence face à des sprinteurs moins complets.

Un maître tactique contre un chien fou

Surtout, quand Sagan est un chien fou qui revendique le goût du spectacle, Kwiatkwowski est un maître capable de tirer le meilleur de toutes les situations. Ses grands succès, de Ponferrada en 2014 à Saint-Sébastien cet été en passant par San Remo en mars, montrent à chaque fois une lecture de la course impeccable et une capacité infaillible à prendre les bonnes décisions au bon moment.
"Je ne dirais pas qu’il y a un secret pour battre Sagan, mais c’est vrai, je l’ai battu plusieurs fois désormais, et, ouais, ça donne forcément de la confiance", explique Kwiatko, qui connaît son adversaire mieux que personne : tous deux nés en 1990, ils se disputent les succès les plus prestigieux depuis la catégorie juniors.
"Il me doit quelques bières", lâchait Sagan pour évacuer sa frustration après le sprint royal de Kwiatkowski à San Remo. Exaltante, cette Primavera a offert la preuve la plus éclatante que :
- 1. le Polonais sait parfaitement manoeuvrer le Slovaque ;
- 2. les deux hommes peuvent nous offrir un superbe spectacle.
Ce jour-là, un troisième larron s’était mêlé à la lutte. Julian Alaphilippe a certainement beaucoup appris de cette dernière ligne droite et il a énormément à faire valoir en cette fin de saison. Greg Van Avermaet peut considérer que le rival numéro 1 de Peter Sagan, c’est lui. Il a été encore plus brillant que Kwiatkowski au printemps et, au-delà du vainqueur de Paris-Roubaix, la Belgique avance une armada affolante.
Les Italiens, les Norvégiens, tant d’autres ont leurs rêves arc-en-ciel. Mais l’affiche la plus excitante, c’est Peto-Kwiatko. Ne serait-ce que parce que c’est l’affiche qui les excite eux aussi, promettant une sacrée bataille sur la route.
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