Porte était trop fort pour Gallopin et il n'était pas le seul

"J’ai été mauvais. Je ne cherche pas d’excuses". Au sommet du col d’Èze, la déception est immense pour Tony Gallopin (Lotto-Soudal). Maillot jaune ce dimanche matin au lendemain de son coup de force dans l’arrière-pays niçois, le Français a complètement craqué lors du contre-la-montre final.

Seulement 29e de cette 7e et dernière étape de Paris-Nice, il ne figure même pas sur le podium, reculant à la 6e place à plus de 1'03" de Richie Porte (Sky). Comme en 2013, l’Australien a fait coup double en remportant l’étape et le général. Tous deux repoussés à 30 secondes au classement final, Michal Kwiatkowski (Etixx-Quick Step) et Simon Spilak complètement le podium.

Tous les espoirs étaient permis pour Gallopin. Avec 36 secondes d’avance sur Porte avant de s’élancer, c’était même quasiment écrit : 18 ans après Laurent Jalabert, le Francilien allait devenir le premier Français à remporter la Course au Soleil. Le premier, aussi, à remporter une course par étapes au niveau World Tour depuis Christophe Moreau, vainqueur du Critérium du Dauphiné en 2007.

L’histoire aurait été belle pour le vainqueur de la Clasica San Sebastian (2013) et porteur du maillot jaune du Tour l’an passé, où il avait remporté l’étape d’Oyonnax. Mais il n’en a rien été. Dès le premier intermédiaire, au col des Quatre chemins (5,5km), l’affaire était entendue. Passant avec 58 secondes de retard sur Porte, qui détenait le meilleur temps, le leadership était déjà revenu sur les épaules de l’Australien pour 22 secondes.  

Le vainqueur au sommet de la Croix de Chaubouret jeudi, n’a ainsi pas mis longtemps à balayer les doutes à son sujet, nés la veille d’une chute sur la route glissante menant à la Turbie. À l’arrivée, sur une haute-corniche surplombant la Méditerranée et balayée par les rafales de vent et la pluie, Porte a devancé Rui Costa (Lampre) pour 11 secondes. Réalisant même l’affront de repousser l’ex triple champion du monde de chrono Tony Martin (Etixx-Quick Step) à 16 secondes.

Après sa deuxième place au Tour Down Under en janvier, le subalterne de Froome confirme qu’il faudra compter sur lui pour 2015. Tout comme Tsur ony Gallopin, qui saura digérer ce cruel verdict final pour viser Liège-Bastogne-Liège dans un mois, où il sera considéré comme un prétendant logique.