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Prudhomme : "On a peut-être assisté à la naissance d'un grand champion"

Laurent Vergne

Mis à jour 09/03/2017 à 00:35 GMT+1

PARIS-NICE – Passé tout près de la victoire et du maillot jaune dès dimanche, Julian Alaphilippe a eu l'un et l'autre mercredi en s'imposant dans le chrono du Mont-Brouilly pour prendre le pouvoir. Une victoire de grande classe pour le jeune Français, qui peut rêver de succéder à Laurent Jalabert, dernier vainqueur tricolore voilà 20 ans.

Julian Alaphilippe.

Crédit: Panoramic

Julian Alaphilippe a gagné sur toute la ligne mercredi au Mont-Brouilly. Il a survolé ce chrono en forme de premier test pour les favoris. Il a pris le maillot jaune et une avance substantielle sur ses principaux rivaux. Un double bonheur ne venant jamais seul, le jeune Français a également empoché les... 48 bouteilles de vin promises au vainqueur de cette étape dans le Beaujolais. "C'est sympa mais j'espère les recevoir à l'arrivée à Nice parce que si elles sont là ce soir, ce n'est pas bon", a-t-il plaisanté au micro des Rois de la pédale, sur Eurosport. Il peut rigoler, le Julian. Car cette journée du 8 mars va indéniablement marquer sa carrière.
"Même s'il avait fait deux fois deuxième de la Flèche Wallonne, même s'il avait gagné le Tour de Californie, c'est très impressionnant ce qu'il a fait aujourd'hui (ndlr : mercredi), souligne Christian Prudhomme. Le patron de l'épreuve ose même aller un peu plus loin que ça : "On se dit qu'on a peut-être assisté là à la naissance d'un grand champion. On dit souvent 'dis-moi qui tu as battu, je te dirai qui tu es.'" La concurrence était effectivement forte mercredi, et le succès de Julian Alaphilippe n'en est que plus significatif.
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Alaphilippe au pouvoir, Gallopin en dauphin, Contador requinqué : le chrono a redistribué les cartes

Contador : "Alaphilippe a vraiment été impressionnant"

Hors prologue, c'est d'ailleurs la première victoire d'un coureur tricolore sur le sol français dans un chrono d'une épreuve par étapes de cette envergure depuis… 1992. Cette année-là, Jeff Bernard sur Paris-Nice et Charly Mottet sur le Dauphiné s'étaient imposés dans cet exercice. Un autre signe du retour aux affaires du cyclisme hexagonal. Et le héros du jour y croyait très fort. "Ce chrono, j'y pensais très fort depuis mardi soir, a-t-il avoué. J'étais, très, très motivé. Bizarrement, j'étais un peu nerveux, mais à la reconnaissance, les jambes tournaient bien." En course aussi, visiblement.
Vainqueur avec 19 secondes d'avance sur Alberto Contador et 20 sur Tony Gallopin, il a mis un petit coup derrière la tête de ses concurrents. "J'ai fait un bon chrono, mais Alaphilippe a vraiment été impressionnant", souffle Contador. L'homme fort de l'équipe Quick-Step se retrouve désormais dans une position idéale avec le maillot jaune sur les épaules et, surtout, une marge substantielle. Gallopin, son dauphin, pointe à 33 secondes. Gorka Izaguirre est à 47 secondes, et tous les autres au-delà de la minute. A mi-chemin de cette édition 2017, Alaphilippe a clairement endossé le statut de favori numéro un désormais.
Pour autant, le Français sait aussi que rien n'est terminé. Au contraire, mercredi, tout a simplement commencé. Pourtant, à l'échelle de Paris-Nice, les écarts creusés sont importants. Mais ce n'est pas tout à fait un Paris-Nice comme les autres cette année en termes de parcours. Le triptyque final, de vendredi à dimanche, s'annonce redoutable. "Le mur de Fayence, clairement, ne peut pas lui faire peur, estime Christian Prudhomme. Mais on sait que le dernier jour, à Nice, tout peut se passer. On l'a encore vu l'année dernière. Surtout, il y a cette étape de samedi, qui sera une vraie étape de montagne, ce qui est différent de ce qu'on a l'habitude de voir sur Paris-Nice."
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Prudhomme : "On a peut-être assisté à la naissance d'un grand champion"

Jalabert attend depuis vingt ans…

Prudence, donc. "Depuis le début, on a vu que tout pouvait se passer, entre les bordures et le mauvais temps", rappelle le principal intéressé, même s'il ne peut pas nier que la situation est aujourd'hui très favorable : "J'ai une bonne avance mais tout peut aller vite. Je préfère continuer à prendre les étapes une par une. Je sais que j'ai des aptitudes dans la montagne et je ne me prends pas la tête." Souvent placé, souvent frustré dans ses grands rendez-vous, Julian Alaphilippe tourne autour d'une victoire majuscule depuis quelque temps. "Ça fait un moment que j'accumule les places d'honneur, que je suis proche des grandes victoires, il me manque très peu", soupire le nouveau maillot jaune.
Au-delà de son cas, le cyclisme français, lui aussi, est plus proche que jamais d'un succès dans paris-Nice, qui lui échappe depuis très exactement vingt ans et le dernier triomphe niçois de Laurent Jalabert. Avec Alaphilippe et Gallopin, voici deux cartes maitresses à abattre ce week-end. "Je suis très content que Tony soit deuxième du classement général, assure le leader de la course. Il va tout faire pour aller chercher le maillot jaune, ce serait super bien que ce soit lui ou moi qui gagne." Nice est encore loin, mais le rêve est bien permis à présent.
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Julian Alaphilippe lors du chrono de Paris-Nice

Crédit: AFP

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