Sonny Colbrelli vainqueur au sprint, Arnaud Démare reste en jaune

Rarement un début de Paris-Nice ne s'était montré aussi emballant. Après l'ébouriffante première étape remportée par Arnaud Démare (FDJ), la course a de nouveau connu son lot de folies ce lundi, où le vent et la pluie ont semé la pagaille dès le début de course. La victoire s'est cette fois jouée sur un sprint réunissant environ 70 coureurs. Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida) s'est imposée devant John Degenkolb (Trek) et Arnaud Démare (FDJ) qui conserve le maillot jaune. Pas de modification véritable au général. Mais un grand battu : Richie Porte (BMC).

Après Romain Bardet, exclu dimanche pour s'être accroché à la voiture de son directeur sportif, la course a perdu un deuxième grand favori. Déjà. Contrairement au leader de l'équipe AG2R, Richie Porte est certes toujours en course. Mais l'Australien, vainqueur en 2013 et 2015, peut dire adieu au général. Il a perdu plus de 14 minutes sur le premier peloton à l'arrivée à Amilly. Pour lui, c'est terminé.

Alberto Contador (Trek) s'est lui aussi fait très peur. Déjà relégué la veille dans le premier groupe des battus, l'Espagnol s'est de nouveau fait piéger en début de course lorsque la FDJ a lancé un nouveau coup de force, après seulement 18,5 kilomètres. L'ancien double vainqueur de la Course au Soleil (2007 et 2010) a même pointé à près de deux minutes du groupe maillot jaune (km 100). Celui-ci était alors seulement fort d'une vingtaine de coureurs, dont Alaphilippe, Gallopin, Henao, Degenkolb, Kristoff, Sénéchal, Laporte et Zakarin.

Aidé notamment par l'équipe Orica-Scott de Simon Yates, Contador a bataillé pendant une centaine de kilomètres avant de faire la jonction sur la tête à 60 kilomètres du but. Cette fois, l'avertissement restera sans frais. Contador demeure en embuscade au général (19e à 1'18''), derrière Barguil (17e, à 1'17''), Zakarin (15e à 1'01''), Sergio Henao (8e à 23''), Dan Martin (7e à 23''), Gallopin (5e à 19'') et Alaphilippe (2e à 6'') qui a repris deux secondes grâce aux bonifications prises au premier sprint intermédiaire.

Juste avant que la jonction ne s'opère entre les deux premiers groupes, Sarreau (FDJ), Byström (Katusha), Gallopin (Lotto-Soudal), Gilbert (Quick Step), Wynants (Lotto-Jumbo) et Siskevicius (Delko Marseille) ont constitué une nouvelle échappée. Sarreau a été éliminé sur crevaison. Le quintet de tête a compté jusqu'à une minute d'avance à 40 kilomètres de l'arrivée à Amilly. Et lorsque l'écart est descendu à 30 secondes, Gilbert y est allé en solo. Le champion de Belgique a longtemps résisté avant de craquer subitement. Il a été repris à six kilomètres de la ligne. Trop de formations voulaient une arrivée au sprint.

À l'exception de Nacer Bouhanni (Cofidis), qui a abandonné à 30 kilomètres du but, transi de froid, ou de Bryan Coquard (Direct Energie), distancé, tous les sprinters étaient là. Et c'est finalement un outsider qui s'est imposé. Réputé pour sa résistance et son punch, Colbrelli, 3e de l'Amstel Gold Race l'an passé et toujours dangereux sur Milan-San Remo (deux top 10), a lancé son sprint à 300 mètres de la ligne. Un pari audacieux. Et gagnant. Jamais Démare, qui était dans sa roue, et Degenkolb n'ont pu remonter le coureur italien de 26 ans, qui signe la plus belle victoire de sa carrière à l'issue d'une nouvelle journée épique sur Paris-Nice.