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Série noire

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ParEurosport

Mis à jour 11/04/2011 à 09:01 GMT+2

Rarement une équipe aura été à ce point accablée par la malchance. Bien sûr, Paris-Roubaix est une course rendue aléatoire par la nature de son parcours. Mais la formation Quick Step, à l'image de Tom Boonen et Sylvain Chavanel, a connu plus de malheurs en une heure qu'en 10 ans.

2011 Paris-Roubaix Tom Boonen

Crédit: Reuters

S'il y avait un championnat du monde de la poisse, Quick Step aurait probablement raflé la médaille d'or dimanche. L'équipe belge a cumulé les faits de course défavorables, au point d'être écartée de la course à la victoire dans ce Paris-Roubaix qui constituait pourtant un des sommets de sa saison. La Reine des classiques est certes sujette aux aléas, plus que tout autre course, mais dans le cas de Quick Step, une telle malchance confine à l'acharnement, tout particulièrement pour ses deux leaders, Tom Boonen et Sylvain Chavanel.
A l'arrivée, c'est un Wilfried Peeters totalement dépité qui s'est présenté devant les journalistes. "Je n'ai jamais vu autant de malchance", a soufflé le directeur sportif de la formation belge. "Au cours de toutes ces années, nous n'avions jamais connu ça, confie-t-il. Nous n'avons jamais été en mesure d'exprimer notre potentiel pleinement à cause des ennuis mécaniques, des crevaisons et des chutes. Ca a été le cas notamment de Boonen et Chavanel, mais les autres coureurs de l'équipe aussi ont été malheureux, avec beaucoup d'accidents et de crevaisons qui les ont mis hors jeu." Si les Quick Step n'étaient pas paranos, il y avait de quoi le devenir dimanche.
Boonen: "J'étais dans un bon jour"
L'image de Tom Boonen, debout à côté de son vélo dans la Trouée d'Arenberg, attendant en vain d'être dépanné pendant que la course file sous ses yeux, fut particulièrement saisissante. Au moment même où la course démarrait vraiment pour les favoris, le triple vainqueur de l'épreuve s'est retrouvé totalement impuissant. Un problème de chaine. "Je suis resté presque deux minutes à attendre", raconte Boonen. Au prix d'un effort violent et avec l'aide de Gert Steegmans, le champion belge a réussi à revenir à proximité du peloton principal, celui où figurait Fabian Cancellara et les autres favoris. Le chemin était encore long et Boonen aurait peut-être payé plus tard cette débauche d'énergie, mais au moins serait-il revenu dans la course. "Puis l'incroyable s'est produit", peste l'Anversois.
Dans un secteur pavé, Boonen a connu le coup du sort ultime. La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ou le bidon. Il raconte: "les vibrations des pavés ont fait sauter mon bidon. Il s'est retrouvé coincé entre ma roue arrière et le cadre. La roue s'est soudainement coincée et j'ai perdu le contrôle du vélo. Maarten Wynants arrivait sur moi, il n'a pas pu m'éviter et j'ai fini par terre, et mes genoux ont souffert. Là, c'était fini pour moi." Impuissant face à ce destin contraire, l'ancien champion du monde n'apparait même pas déçu. Incrédule, plutôt. "En 10 ans de Paris-Roubaix, je n'avais jamais connu de crevaison et je n'étais tombé que deux fois, en 2003 et en 2009. J'ai vraiment malchanceux aujourd'hui (NDLR: dimanche). C'est dommage car je me sentais bien. Je ne sais pas si j'aurais gagné, mais j'étais vraiment dans un bon jour."
Boonen touché coulé, Quick Step aurait pu abattre son deuxième atout maitre en la personne de Sylvain Chavanel. Mais le Français a subi exactement le même sort que le Belge. "J'ai connu deux crevaisons à deux moments importants, explique le Poitevin. J'ai fait de mon mieux pour revenir, puis la chute a définitivement ruiné mes chances. Je suis tombé très fort dans un virage." Malgré tout, Chavanel est reparti et il n'était pas loin d'opérer la jonction avec le groupe Cancellara lorsque celui-ci a abordé le secteur clé de Mons-en-Pevèle, où le rythme s'est considérablement accéléré. "De toute façon, à ce moment là, il n'y avait plus rien à faire", reprend le dauphin de Nick Nuyens sur le Tour des Flandres. Lui aussi verse dans le fatalisme. "Ca fait partie de Paris-Roubaix. Il faut apprendre à accepter les difficultés", dit-il. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Quick Step a beaucoup appris dimanche…
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