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Il y a du Boonen en Degenkolb, et il y a même peut-être plus encore

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 12/04/2015 à 22:23 GMT+2

Vainqueur de Paris-Roubaix dimanche, John Degenkolb (Giant-Alpecin) a ajouté une quatrième classique World Tour à son palmarès, à seulement 26 ans. Sprinter, classicman, l'Allemand semble pouvoir gagner sur chaque course.

John Degenkolb.

Crédit: Panoramic

Au cas où il en doutait, John Degenkolb a désormais ce statut-là. Comme Tom Boonen en son temps et le duo Gerrans-Valverde sur les Ardennaises, l'Allemand fait partie de ces coureurs impossibles à décrocher et face à qui on part battu d'avance au sprint. Celui avec qui l'on déteste se trouver en échappée. Même si c'est lui qui a assumé le poids de la course dans les vingt derniers kilomètres. Comme il l'a souvent fait dans les grands rendez-vous. Comme un vrai coureur de classique.
Bien loin du comportement du sprinter doué sur pavé qu'il était à sa première participation (19e en 2011). Mais ça, on s'en doutait déjà. Après tout, son palmarès parle pour lui. Il s'était déjà offert deux classiques World Tour avant cette saison (la Vatenfall Classics 2013 et Gand-Wevelgem 2014). Ce qui n'empêche bien sûr pas Degenkolb de briller au sprint lorsque l'occasion lui est offerte. On ne gagne pas neuf étapes (5 en 2013, 4en 2014) et un maillot vert (en 2014) en deux éditions de la Vuelta sans une réelle pointe de vitesse. Surtout face à Bouhanni, Viviani ou Matthews. Mais la nouvelle star du cyclisme germanique n'est pas qu'un pur sprinter. Loin de là.
Les faux-plats, les raidards, il aime ça
6e du Grand Prix E3 en 2012, 9e du Tour des Flandres 2013, vainqueur de Gand-Wevelgem en 2014 et de Paris-Roubaix 2015, John Degenkolb est désormais définitivement installé parmi les plus meilleurs coureurs du monde sur les courses pavés. Patient, surpuissant sur les pavés et attentif à chacune des attaques ce dimanche, il devrait d'ailleurs être un des grands favoris sur la quatrième étape du Tour cet été. Surtout que son équipe sait se donner corps et âme pour un leader unique. C'est le cas avec Kittel. Ça l'est aussi avec Degenkolb. Alors évidemment, quand on parle de classicman sprinter, difficile de ne pas évoquer Tom Boonen. Oui, le vainqueur de Milan-SanRemo a les caractéristiques du Belge. Mais pas seulement.
On passera sa médaille d'argent au Championnat du monde du contre-la-montre juniors en 2007. A ce niveau-là, ça ne veut pas dire grand-chose et l'Allemand n'a pas vraiment confirmé dans la discipline depuis malgré de bons prologues (6e de celui de Paris-Nice cette saison, 4e de celui du Dauphiné 2011). En revanche, John Degenkolb semble être un bien meilleur "puncheur". Et il l'a toujours été. C'est d'ailleurs sur une arrivée en bosse du Critérium du Dauphiné 2011 que l'on avait découvert un Degenkolb alors âgé de 22 ans. Vainqueur au sommet de la côte de la Croix-Rousse (1,4 km à 4,8 %), il avait alors notamment devancé Joaquim Rodriguez (6e).
Pas si mal pour des débuts. Et il s'est plu à confirmer depuis. Son étape sur le Giro 2013 ? Il la gagne à Matera, à l'issue d'un long faux-plat de 7 km à 3% où il devance notamment Henao, Martens ou Pantano. Pas vraiment des sprinteurs... Les Mondiaux 2012 de Valkenburg ? Il termine au pied du podium.Cette année, c'est pareil. Il s'est ainsi permis d'aligner Valverde et Gilbert notamment sur la troisième étape du Tour de Dubaï au sommet d'une pente à 15% !

La prochaine étape, les classiques vallonées ?

Les vallons ne semblent donc pas de nature à effrayer le colosse allemand. Même si certaines ascensions comme en haute montagne ou celles des Mondiaux de Florence (42e) semblent trop dures pour lui, les perspectives qui s'ouvrent au leader de la Giant-Alpecin sont bien plus nombreuses que pour un Kristoff par exemple dont le profil pourrait paraître semblable. Des classiques vallonnés comme Québec et Montréal semblent largement à sa portée.
L'Amstel Gold Race est aussi un objectif envisageable. Aux Mondiaux 2012, il a bien passé le Cauberg, proche des tous meilleurs. Qu'en est-il aujourd'hui ? Oui, le parcours n'est pas tout à fait le même. Mais les caractéristiques de l'Allemand lui donnent les clés d'un bon résultat à l'avenir sur l'Amstel, surtout les vrais puncheurs tardent à passer à l'action. On ne le saura malheureusement pas dès cette année. Après son triomphe roubaisien, Degenkolb a annoncé qu'il souhaitait couper quelques semaines. Il zappera les Ardennaises. Mais le jour où il s'y mettra, gare…
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John Degenkolb sur Paris-Roubaix.

Crédit: AFP

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