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Mathew Hayman, la magistrale victoire venue de nulle part

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 10/04/2016 à 18:47 GMT+2

PARIS-ROUBAIX - A 10 jours de son 38e anniversaire, Mathew Hayman (Orica-GreenEdge) s'est imposé dans la reine des classiques pour sa 15e participation. L'Australien a devancé Tom Boonen (Etixx-Quick Step) d'un cheveu au sprint pour la victoire. Ian Stannard (Sky) a pris la 3e place.

Mathew Hayman

Crédit: AFP

C'est une sensation énorme. Un exploit monumental qu'a réalisé Mathew Hayman ce dimanche sur Paris-Roubaix. L'Australien d'Orica-GreenEdge, qui disputait son 15e "Enfer du Nord", a remporté la 114e édition de la reine des classiques en devançant au sprint Tom Boonen (Etixx-Quick Step) et Ian Stannard (Sky) et est devenu le 4e plus vieux vainqueur de l'épreuve et le deuxième Australien, neuf ans après Stuart O'Grady. Très vite distancés par une chute, Peter Sagan (Tinkoff) et Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) n'ont jamais été en mesure de jouer la gagne. Premier Français, Adrien Petit (Direct Energie) a pris une très belle 10e place.
Personne ne s'attendait à son succès. Non que ses qualités de Flandrien fussent insoupçonnées - il avait déjà terminé deux fois dans le top 10 de l'épreuve - mais on l'attendait plus au service de son leader Keukeleire, 6e l'an dernier. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'il est parti dans l'échappée. Sa victoire paraissait alors plus improbable. Mais le voir jouer la gagne sur le Vélodrome de Roubaix apparaît finalement plus comme une suite logique du scénario que l'on avait vu sur le Tour des Flandres le week-end dernier. Une échappée qui met du temps à se former, des favoris qui tardent à prendre leurs responsabilités et qui favorisent une belle place finale des hommes partis tôt à l'avant. A l'image d'Imanol Erviti, qui a offert à la Movistar son premier top 10 à Roubaix après celui sur le Ronde.

Personne ne voulait du sprint

"L'Enfer du Nord" s'est finalement résumé à une course à élimination, ce qu'il est bien souvent. Kristoff (Katusha) a souffert de crevaisons avant d'être bloqué par la grande chute qui a eu lieu à 114km de l'arrivée lors du secteur de Maing à Monchaux-sur-Écaillon, comme Cancellara (Trek-Segafredo) et Sagan (Tinkoff). Aucun n'est revenu.
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A 46 kilomètres de l'arrivée, Fabian Cancellara a définitivement vu s'envoler la victoire

Le groupe Boonen-Vanmarcke est revenu peu à peu sur l'échappée pour finalement aborder Camphin-en-Pévèle en tête, accompagné seulement de deux anciens échappés : Erviti et Hayman. L'Australien, qui paraissait de loin le plus facile parmi la "bonne" échappée, a profité du sillage des grands favoris pour jouer la gagne pour la première fois sur un Monument. Même distancé dans le Carrefour de l'Arbre, où Sep Vanmarcke a tenté un tour de force sans pouvoir faire la décision, Hayman ne s'est pas affolé pour recoller à 13km de l'arrivée. Personne n'est plus sorti.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Alors que Boonen, Boasson Hagen, Hayman et Vanmarcke pouvaient à priori tous compter sur une bonne pointe de vitesse, personne ne semblait suffisamment confiant en ses capacités pour attendre le Vélodrome. Tour à tour, chacun a tenté de sortir mais, à l'exception des quelques mètres pris par le duo Boonen-Hayman, cela n'a jamais porté ses fruits. Et c'est sur un sprint à cinq que s'est joué ce Paris-Roubaix 2016. Et malgré ses jambes de bientôt 38 ans (il les aura dans dix jours), l'Australien s'est montré intraitable pour s'offrir son premier succès depuis… Paris-Bourges en 2011. Non, ça ne s'invente pas.
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