La totale pour Anton

Un coup de maitre. En s'imposant en solitaire, à Andorre, Igor Anton s'est offert un deuxième succès sur cette Vuelta 2010, après Valdepenas de Jaén (4e étape), il y a une semaine. Le Basque d'Euskaltel, déjà victorieux à Calar Alto en 2006, a devancé de trois secondes son compatriote Ezequiel Mosquera pour s'offrir le troisième bouquet de sa carrière sur la Vuelta. Au terme des 208 kilomètres, Anton a également repris la tête du classement général, au détriment d'un Joaquin Rodriguez qui a explosé dans la montée finale.

Comme c'était prévu, c'est dans l'ascension vers Pal que la course s'est décantée. Avant ce dénouement entre les favoris, deux hommes, qui ont été repris au 200e kilomètre, ont passé la journée devant : le Suisse Johan Tschopp (Bbox Bouygues Telecom) et le Français Mickaël Cherel (FDJ). C'est à quatre kilomètres de l'arrivée que la bagarre a éclaté. Un véritable feu d'artifice. Après une première tentative de Vladimir Karpets puis une accélération d'un de ses coéquipiers, Ezequiel Mosquera prend les choses en main. Juste avant l'attaque de l'Espagnol de Xacobeo, Denis Menchov a rendu les armes. Et dire que le Russe a fait rouler la Rabobank une bonne partie de la journée... Dans la roue de Mosquera, Joaquin Rodriguez et Vincenzo Nibali s'accrochent. Igor Anton est juste derrière, en compagnie de Frank Schleck. Le coureur d'Euskaltel ne s'affole pas et revient au train. Le Luxembourgeois ne le reverra plus.

Coup de tonnerre à 3,6 kilomètres de l'arrivée : Joaquin Rodriguez n'avance plus sur sa machine. Le leader du général est littéralement arrêté. Sans un regard, Anton le dépasse et revient progressivement sur Nibali, lâché par Mosquera. L'Italien est incapable de suivre l'Espagnol, qui semble avoir mieux géré son ascension que ses adversaires. A moins de 2 kilomètres de l'arrivée, Mosquera voit revenir Anton dans sa roue. A la peine, Nibali ne peut lui empêcher le retour de Xavier Tondo (Cervelo). C'est juste avant la flamme rouge qu'Anton passe à l'offensive. Pour le résultat qu'on connaît. Sur la ligne, Mosquera prend la 2e place, à 3 secondes. Tondo est pointé à 10 secondes, soit six de moins que le Colombien Rigoberto Uran (Caisse d'Epargne). Nibali se classe finalement cinquième à 23 secondes, juste devant Frank Schleck et David Moncoutié, très bon septième.

Beaucoup plus loin, Joaquin Rodriguez ne peut qu'admirer les dégâts. Dix-septième de l'étape, le coureur de Katusha accuse un retard de 59 secondes. Le maillot rouge ne lui appartient plus. Grâce aux 20 secondes de bonification, Igor Anton a fait le trou au général. Vincenzo Nibali est relégué à 45 secondes. Auteur d'un run final éblouissant, Xavier Tondo, vainqueur de la 6e étape de Paris-Nice cette saison, monte sur le podium provisoire à 1'04". Rodriguez n'occupe plus que le 4e rang à 1'17", juste devant Mosquera (5e à 1'29"). Cinquième mercredi matin, Jean-Christophe Péraud s'est effondré (36e à 2'47"). Le coureur d'Omega-Pharma a chuté au 17e rang du général (à 3'59"), David Moncoutié étant 20e (à 5'41").