Cobo n'a pas tremblé

Cette fois, il y est. Sauf catastrophe dimanche lors du court (95 km) défilé madrilène, Juan Jose Cobo va remporter le Tour d'Espagne 2011. Certes, sa marge de manoeuvre reste fine, mais aujourd'hui, ces 13 secondes qui le séparent de Christopher Froome constituent presque un gouffre à franchir pour le Britannique, qui n'a pu mettre à profit les dernières difficultés pour forcer la décision. Froome n'a même rien tenté samedi, y compris dans le Puerto de Urkiola. Cette dernière ascension de première catégorie, à un peu plus de 40 kilomètres de l'arrivée, était située trop loin de Vitoria pour donner des idées au dauphin de Cobo. Celui-ci touche donc au but.

Sa seule (petite) alerte, Cobo l'a vécue dans les 20 derniers kilomètres. Et encore. Le deuxième sprint intermédiaire ayant été curieusement déplacé par les organisateurs, Christopher Froome a voulu surprendre le maillot rouge. Mais dans la confusion créée par cette modification du tracé, le britannique a trop anticipé. De toute façon, il n'aurait pu prendre que deux petites secondes, qui n'auraient rien changé à l'affaire. L'inattendu leader de l'équipe Sky doit se rendre à l'évidence. Il va échouer, tout près du but certes, mais il va échouer. Même s'il passait les deux sprints bonifications en tête dimanche dans Madrid, il lui manquerait encore une seconde. Alors, à moins de remporter l'étape...

Du coup, le gain de l'étape est resté l'intérêt majeur d'une journée caniculaire (plus de 35 degrés). Daniele Bennati la voulait plus que tout autre, cette victoire. Frustré par le sprint cagade d'Haro, où il était persuadé de pouvoir s'imposer, l'Italien a fait tout ce qu'il fallait pour parvenir à ses fins. Il s'est d'abord glissé dans l'échappée de 27 coureurs qui a pris les devants après environ 30 kilomètres de course. Echappée qui a été condamné par le travail de sape de l'équipe RadioShack. Qu'à cela ne tienne?. Bennati a alors fait rouler son équipe. Les Leopard Trek ont assuré l'essentiel du travail derrière le dernier rescapé de l'échappée, Carlos Barredo, avant de gober un autre Carlos, Sastre, à moins de trios kilomètres de l'arrivée, avec la complicité des Astana. C'était alors à Bennati de jouer et cette fois, rien n'est venu perturber l'Italien, qui s'est imposé avec une bonne marge sur son compatriote Enrico Gasparotto.

Outre Cobo et Bennati, l'autre vainqueur du jour n'est autre que David Moncoutié. Le Français a définitivement assuré son maillot de meilleur grimpeur, Matteo Montaguti, son dernier rival, n'ayant pu prendre le moindre point samedi. Moncoutié va remporter le classement de la montagne pour la quatrième année consécutive. Ce n'est pas rien. Belle Vuelta pour Cofidis, qui a également obtenu deux succès d'étapes. Moncoutié n'a plus désormais qu'à rallier Madrid. Une simple formalité. Comme pour Cobo, qui devancera les duettistes de Sky, Christopher Froome et Bradley Wiggins, pour ce qui apparait comme le podium d'un grand tour le plus surprenant depuis bien longtemps.