Contador au courage

C’est fini, ou presque. Malgré quelques signes de faiblesse dans les derniers hectomètres de la Bola del Mundo, Alberto Contador touche du doigt la victoire finale sur le Tour d’Espagne. Distancé dans le final par Joaquim Rodriguez, puis Alejandro Valverde, el Pistolero s’est arraché pour conserver l’essentiel : le maillot rouge de leader de la Vuelta, toujours sur ses épaules avec une marge de 1’16 sur son premier poursuivant à la veille de l’arrivée à Madrid. Mis à mal par Purito sur les plus forts pourcentages de l’ascension de la Bola del Mundo, Valverde conserve la 2e place sur un podium finalement inchangé. Une nouvelle fois supérieur à ses rivaux, Rodriguez se consolera avec la victoire d’étape de son équipier Denis Menchov, supérieur à tous ses compagnons d’échappée dans le dernier col.

Pour sa première course de trois semaines depuis son retour de suspension, Contador ne finit pas dans les meilleures conditions. Et seulement trois jours après son numéro de Fuente Dé, il n'avait pas les jambes pour suivre Purito sur les pentes extrêmes de la Bola del Mundo (rampes entre 18 et 21% dans le final). Mais, seulement mis en difficulté dans les deux derniers kilomètres de l'étape, le maillot rouge ne s'est pas affolé, préférant puiser dans son capital temps plutôt que de se mettre dans le rouge en tentant de suivre Rodriguez, définitivement le plus à l'aise sur les finals pentus dessinés en pagaille par les organisateurs de la Vuelta.

Pourtant, avec quatre cols d'envergure pour cette avant-dernière étape, les coureurs disposaient d'un terrain de jeu opportun pour renverser la course. Les limites de Valverde et Rodriguez en ont voulu autrement. Convaincus de la supériorité de Contador, les deux anciens compères ont couru comme si la première place du classement général n'était plus envisageable. Juan Jose Cobo (Movistar) ou Mikhail Ignatiev et Denis Menchov (Katusha), tous trois partis dans l'échappée du jour, auraient pu leur servir de relai. Las, les favoris n'ont pas bougé une oreille pendant la longue procession menée par les Saxo Bank du leader les Euskaltel d'Igor Anton, trop court dans la montée finale.

Après une tentative avortée de Valverde à cinq kilomètres du but, les favoris se sont brièvement expliqués dans le final de l'étape. Une première accélération, poursuivie par un effort prolongé à haute intensité, a permis à Joaquim Rodriguez de s'extirper du trio d'Espagnols, qui avait déjà abandonné tous les autres et notamment Christopher Froome, victime d'une crevaison à seulement un kilomètre et demi du but. Mais le Catalan n'y a rien gagné, ni au général, ni sur les classements annexes. Une dernière offensive pour l'honneur. Trop peu, trop tard.