Vuelta 2013: Kenny Elissonde triomphe à l'Angliru, Chris Horner s'assure le maillot rouge

Vingt ans les séparent mais les deux ont connu le plus grand succès de leur carrière ensemble. Samedi, l'Angliru a sacré Chris Horner (RadioShack), désormais assuré de remporter la Vuelta 2013, et Kenny Elissonde (FDJ.fr), vainqueur à 22 ans sur un sommet mythique. Parti dans l'échappée du jour, le jeune grimpeur français s'est dépouillé pour résister au retour des favoris, lancés dans un duel à mort. Après avoir résisté à une demi-douzaine d'accélérations de Vincenzo Nibali (Astana), Horner a lâché son rival italien à un kilomètre du sommet. Sur la ligne, l'Américain, exténué, pouvait lever un bras : oui, Elissonde a conservé 26 secondes d'avance sur lui, mais Horner est l'autre grand vainqueur du jour.

Avant de faire basculer la course en leur faveur au terme d'une étape haletante, Elissonde comme Horner ont pourtant donné le sentiment de pouvoir céder. Dès le début d'étape, les Astana ont employé les grandes manœuvres pour mettre à mal les trois petites secondes d'avance dont le leader de RadioShack disposait sur Nibali. Grivko, Fuglsang et Tiralongo ont animé un groupe de 33 coureurs partis à l'avant de la course. Mais leur court relais sur les pentes de l'Angliru n'a pas suffi à mener le "Requin sicilien" vers la victoire. Sur des rampes aussi extrêmes que celles du col asturien, rien ne sert d'être le mieux entouré. Il faut seulement être le plus fort.

Nibali a bien tenté de faire la différence seul. À sept kilomètres de l'arrivée, l'Italien a porté une première estocade. Celle que Horner a mis le plus de temps à contrecarrer : plus d'un kilomètre de poursuite avec Valverde (Movistar) et Rodriguez (Katusha) à l'agonie dans la roue de l'Américain. Repris une première fois, Nibali a encore multiplié les assauts, alors que les bonifications sur la ligne d'arrivée auraient pu suffire à son bonheur. Pêché d'orgueil fatal ou aveu d'impuissance de celui qui ne se sentait pas capable de rivaliser avec Horner sans le surprendre de loin ?

Finalement lâché au moment même où les derniers rescapés de l'échappée matinale – à l'exception d'Elissonde – étaient repris, Vincenzo Nibali a dû s'incliner devant plus fort que lui. Dimanche, à Madrid, il occupera la deuxième place du podium devant Alejandro Valverde, sorti vainqueur de son duel avec son ancien lieutenant Joaquim Rodriguez. Purito avait pourtant affiché ses ambitions en lançant Dani Moreno à un rythme effréné sur l'Angliru. De quoi rapidement faire fondre l'avance de Kenny Elissonde. Mais le petit Francilien s'est déhanché jusqu'au bout pour monter sur le podium, accompagné par Nicolas Edet (Cofidis), désormais assuré de remporter le classement de la montagne.