Vuelta : Bauke Mollema réveillé, Thibaut Pinot sonné

Après avoir rendu hommage au Giro avec un temps polaire au sommet de la Collada de la Gallina, samedi dernier, la Vuelta s'est inspiré du Tour de France, ce mercredi. Dans les rues de Burgos, la 17e étape a sacré un homme de la Grande Boucle, le Néerlandais Bauke Mollema. Et avant cette arrivée décousue, un des leitmotiv de cette Vuelta, la Saxo-Tinkoff s'est fendu d'un nouveau coup de bordure. Déjà à l'oeuvre, sous la coupe d'Alberto Contador, lors de la 13e de la Grande Boucle entre Tours et Saint-Amand-Montrond, la formation danoise a fait sauter le peloton d'une nouvelle offensive collective pour permettre à Nicolas Roche de grappiller de précieuse secondes au général.

Ce coup de Trafalgar a fait deux victimes : Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Domenico Pozzovivo (Ag2r), respectivement 5e et 7e du général au départ de Calahorra. Les deux hommes perdent 1'30" sur leurs adversaires. Pinot sauve sa 7e place au général mais voit Leopold Kenig (NetApp) se rapprocher dangereusement (à 9"). Pozzovivo doit lui rétrograder à la 6e place et accuse un retard de 1'26" sur Nicolas Roche ce mercredi soir. Pas de soucis pour Vincenzo Nibali (Astana), toujours en rouge avant l'attaque des Asturies.

Bien au chaud lorsque les Saxo ont pris la course en main, Mollema a donc placé une accélération décisive aux 700 mètres pour surprendre le peloton des favoris, cadenacé par les équipes de sprinters (Lampre et Garmin) dans le final. Le coureur de la Belkin signe le premier succès de la néo-formation néerlandaise sur un grand tour. Venu en électron libre sur la Vuelta, le natif de Groningen signe donc en Castille-et-León sa deuxième victoire de la saison après celle obtenue à Crans-Montana, lors du dernier Tour de Suisse. Plutôt inattendue, cette victoire d'étape vient parachever un bel été de sa part (6e du Tour de France).

La clé de cette 17e étape, 189 kilomètres entre Calahorra et Burgos, aura été le vent. Ce vent de côté, qui a soufflé très fort en début et fin d'étape, a rendu le peloton méfiant et tendu tout au long de la journée. Après avoir laissé un bon de sortie à l'infatigable Francisco Javier Aramendia (Caja Rural) et le fantasque Adam Hansen (avance maximale de 8' après 37,2 kilomètres), la meute, sous l'impulsion des Lampre et des Orica-GreenEdge, a joué avec le chrono jusqu'au trente derniers kilomètres et le coup de force des Saxo. En quelques secondes la course est passée de la monotonie à la folie. Jeudi, on remet ça avec les Asturies et l'arrivée à Peña Cabarga. La grande explication arrive.