Alberto Contador (Tinkoff) se pare de rouge, Nairo Quintana (Movistar) voit ses rêves s'envoler

On savait que Nairo Quintana (Movistar) avait peu de chances de conserver son maillot de leader et il n’y a pas eu de surprise à ce niveau-là. Mais le Colombien ne s’est pas facilité la tâche, en tombant juste après le premier pointage du contre-la-montre. Du coup, c’est Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), 4e de l’étape à moins de 39’’ du vainqueur du jour Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step), qui s’en est emparé. Mais le Pistolero n’a pas encore créé d’écarts conséquents avec ces adversaires.  Ca promet.

Il y avait déjà eu deux arrivées au sommet depuis le départ mais ce contre-la-montre de 36,7 kilomètres, au lendemain d’un jour de repos, apparaissait aux yeux de tous comme le premier rendez-vous, le premier vrai test entre les favoris. La vérité de la route n’a pas été celle à laquelle on pouvait s’attendre. Elle a même vraiment surpris en ce qui concerne Alberto Contador (Tinkoff-Saxo). L’Espagnol ne cesse décidément  de rassurer sur son niveau et le doute n’est aujourd’hui plus permis : c’est LE favori de cette Vuelta. Impressionnant dans la partie montante, solide dans la partie descendante, le Castillan a un poil faibli sur la fin mais l’impression visuelle dégagée par le Madrilène ne doit pas rassurer ses adversaires. C’est du grand Contador.

Tout l’inverse de Chris Froome. Seul vrai spécialiste de la discipline parmi les favoris, le leader de la Sky a perdu du temps sur tous ses adversaires directs - à l’exception de Joaquim Rodriguez - en terminant à 53’’ de Contador. Et encore, le Catalan de la Katusha, qui a bien limité la casse, a perdu moins de vingt secondes sur le Britannique, hésitant et emprunté sur les deux premiers tiers du parcours. Nairo Quintana (Movistar), lui, semblait limiter les dégâts au niveau du chrono avant de tomber violemment dans la descente. Le cuissard déchiré, visiblement sonné, le Colombien a peiné à repartir. Mais il a fini l’étape et, si son retard semble conséquent, il pourrait être un équipier important pour Alejandro Valverde.

Car, si Alberto Contador est le grand vainqueur du jour, Alejandro Valverde (Movistar) a profité du contre-la-montre pour montrer qu’il faudra compter sur lui pour la gagne. Le Murcien, 8e de l’étape à 22’’ de Contador, est le dauphin du leader de la Tinkoff-Saxo, à seulement 27’’.  Mais la performance du jour chez les leaders est à mettre à l’actif d’Uran (OPQS). Le Colombien, déjà vainqueur du chrono de Barolo sur le Giro en mai, a pris la deuxième place de l’étape et est remonté à la troisième position du général. Dire qu’il n’était que 14e après l’étape de La Zubia. Décidément, sur cette Vuelta, rien n’est jamais fini. Et le suspense n’en est que plus grand.