Tour d'Espagne - Daniel Navarro remporte la 13e étape

A force d’attaquer, Cofidis a fini par y arriver. Constamment à l’offensive depuis le départ de la Vuelta, la formation française a été récompensée via son meilleur élément, Daniel Navarro. Le grimpeur espagnol de 30 ans, 9e du Tour 2013, s’est imposé en attaquant à deux kilomètres de l’arrivée, soit au plus fort de la pente de la courte montée finale de cette 13e étape à Obregon.

Pour signer la plus belle victoire de sa carrière, Navarro, 12e du général, a ensuite su conserver  un maigre écart sur le peloton des cadors qui a notamment été secoué par une vaine attaque de Chris Froome. Le jour de ses 33 ans, Daniel Moreno (Katusha) a pris la deuxième place à deux secondes de Navarro, dans le même temps que Wilco Keldermann (Belkin). Arrivé avec cinq secondes de retard en compagnie de tous ses rivaux, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) conserve son maillot rouge de leader à la veille du retour de la montagne et l’arrivée au sommet à la Camperona (1re catégorie).

A l’image de la victoire en costaud, mais surprise, de Dani Navarro – la première pour Cofidis sur la Vuelta depuis celle de Rein Taraamae en 2011 – cette 13e étape était celle de tous les possibles. Chacun avait des raisons d’espérer. Les baroudeurs pouvaient compter sur trois ascensions concentrées dans la seconde partie des 188,7 kilomètres de course pour dégoûter les sprinters, qui, eux, espéraient une apathie des cadors dans le raidard final de l’avant-dernier kilomètre (ses passages à 16%) pour pouvoir s’expliquer.

Ainsi, fort de sa victoire sur une arrivée similaire lors de la 3e étape, le sprinter Michael Matthews (Orica-Green Edge) a fait rouler les siens pour contrôler l’échappée d’une main de fer. Le groupe des onze, dont ont notamment fait partie Luis Leon Sanchez (Caja Rural) et Damiano Cunego (Lampre), n’a jamais possédé plus de trois minutes d’avance. Son dernier rescapé, le champion du monde Espoirs 2012 Alexey Lutsenko (Astana), a été repris à 7 kilomètres de la ligne. La faute à la FDJ.fr et au tempérament de son leader.

Frustré par sa chute de la veille, Nacer Bouhanni semblait animer de la force de ces boxeurs en quête de revanche. A l’inverse de John Degenkolb et de la plupart des sprinters, le Vosgien était encore dans le coup au sommet de la dernière difficulté à 37 kilomètres de l’arrivée. Il décida alors de faire rouler ses hommes pour combler l’écart sur des échappés que plus personne ne semblait vouloir reprendre. Le pari a certes échoué pour Bouhanni, 5e à l’arrivée dans la roue d’un Valverde qui n’a pas pris de bonifications. Mais il a envoyé un message.

En étant le seul sprinter a terminé dans le groupe de tête, en compagnie de tous les cadors du général, le maillot rouge du dernier Giro a fait plus que justifier la pré-sélection que lui a accordée le sélectionneur Bernard Bourreau pour les Championnats du monde. Avec cette forme-là, Nacer Bouhanni sera un sacré client pour conquérir le maillot arc-en-ciel fin septembre à Ponferrada. On voit désormais mal l’équipe de France se passer de lui.