Alessandro De Marchi (BMC) gagne la 14e étape dans le brouillard, Fabio Aru (Astana) reste en rouge

Non, cette Vuelta n'est pas jouée. Pour ce premier volet du triptyque dans les Asturies, les favoris ont longtemps patienté avant de se faire la guerre. Mais, derrière une échappée victorieuse qui a profité à Alessandro De Marchi (BMC), Fabio Aru (Astana) s'est montré bien moins impérial qu'en Andorre dans le final de cette 14e étape. Attaqué par un Nairo Quintana (Movistar) retrouvé, l'Italien a cédé quelque secondes. Il est toujours en rouge. Mais son premier signe de faiblesse sur les routes espagnoles n'arrive pas au meilleur des moments.

La démonstration de la formation Astana sur les routes d'Andorre avait laissé planer un sérieux doute sur le suspens de cette fin de Tour d'Espagne. Impérial dans l'ascension de Cortals d'Encamp, Fabio Aru a cherché à asseoir un peu plus sa supériorité en montagne, faisant travailler toute son équipe dans la montée finale – roulante - de l'Alto Campoo. Il est lui-même passé à l'attaque, à 4 km de l'arrivée, emmenant seulement dans sa roue Nairo Quintana (Movistar). Pas de Majka (Tinkoff-saxo) donc, ni de Valverde (Movistar), ni de Dumoulin (Giant-Alpecin). Mais si le Polonais est quasiment revenu sur Aru (+5''), ce n'a jamais été le cas des deux autres (+ 19''). Pas encore à 100%, Quintana a, lui, attendu le dernier kilomètre pour porter son offensive. Et Aru n'a rien pu faire. Parfois à cinq mètres, parfois à dix, l'Italien est resté en chasse du Colombien puis de Quintana et de Rodriguez, parti à la chasse de secondes. Mais ce samedi, il n'y avait rien à faire contre le véritable leader de la Movistar.

Car il semble désormais clair que seul Quintana peut éviter à la Movistar un Tour d'Espagne décevant pour ne pas dire désastreux. Sans sembler aérien et malgré les faibles pourcentages du jour, le Colombien a repris 7'' au porteur du maillot rouge. Vu son retard restant (3'), c'est négligeable. Mais psychologiquement, ça veut dire beaucoup. Déjà que Quintana n'a pas abandonné l'idée de monter – au moins – sur le podium et donc que le Colombien va tenter dans les prochains jours des envolées en montagne. Mais surtout que Fabio Aru n'est peut-être pas le meilleur quand la pente s'élève. Vu ce qui reste à parcourir, ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle pour le deuxième du Giro 2015.

Mais l'Italie peut au moins se consoler avec la victoire d'étape. Parti dans l'échappée de cinq qui est sortie après une bagarre d'une grosse vingtaine de kilomètres, De Marchi (BMC) s'est imposé au sommet de l'Alto Campoo après avoir répondu aux attaques de Chérel (AG2R) et de Rojas (Movistar) dans le dernier tiers de l'ascension. Plus puissant que ses compagnons d'aventure, l'Italien offre un bon bol d'air à la formation BMC qui a perdu son deuxième leader ce samedi. Après l'abandon sur chute de Van Garderen il y a sept jours, c'est Samuel Sanchez qui a quitté les routes de la Vuelta, le 20e du général souffrant du pied. Ce n'est décidément pas une bonne année sur les Grands Tours pour la formation américaine.