Aru prend le pouvoir sur l'étape reine, Froome dit adieu au doublé

L'étape reine de la Vuelta a tenu toutes ses promesses. Et même au-delà. À l'issue des 138 kilomètres de haute-montagne en territoire andorran, il y a un grand gagnant. L'équipe Astana. Parti dans l'échappée de la première heure, Mikel Landa a remporté cette 11e étape au sommet de Cortals d'Encamp. Juste devant son leader Fabio Aru, deuxième à 1'22''. L'Italien s'est montré le plus fort des prétendants à la victoire finale, ravissant même pour 30 secondes le maillot rouge à Tom Dumoulin.

Paradoxalement, le Néerlandais de 24 ans, qui recule à la 3e place du général derrière Joaquim Rodriguez (Katusha, + 27''), est l'un des grands bénéficiaires de la journée. On lui promettait l'enfer avec son profil de rouleur. Il a bataillé avec les meilleurs grimpeurs du monde, damant même le pion aux plus grands. C'est sûr. Il sera candidat à la victoire finale. Chris Froome lui ne l'emportera pas. C'est même le premier sur la liste des perdants du jour. Victime d'une chute en début d'étape, le Britannique a cédé près de huit minutes à Aru. Adieu les rêves de doublé historique avec le Tour.

Les autres héros de juillet n'ont pas non plus été à la fête. Deuxième de la Grande Boucle, Nairo Quintana (Movistar) a sombré dans l'ascension finale de cette étape qui, pourtant, devait lui aller comme un gant avec six cols et 5000m de dénivelé. Le Colombien a concédé 2'57'' sur Aru. En l'espace de huit kilomètres seulement. Le voilà 9e du général à 3'07''. Alejandro Valverde (Movistar), 3e du Tour, a fait à peine mieux, s'accrochant dans la roue de Dumoulin pour perdre 1'42'' sur le Sarde. Et 1'05'' sur Rodriguez.

Le vétéran Catalan a été le seul, avec son équipier Moreno, à pouvoir suivre la première attaque d'Aru à huit kilomètres de la ligne. Mais il a été incapable de répondre à la seconde escarmouche trois kilomètres plus loin. Trop fort pour tous, le Sarde de 25 ans, dauphin d'Alberto Contador sur le dernier Giro, revêtira jeudi le premier maillot rouge de sa carrière. Et sans doute pas le dernier vu l'ampleur de son coup de force et la pâleur de ses plus grands rivaux.