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Et si c'était la bonne pour Rodriguez cette fois-ci ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 07/09/2015 à 09:05 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - En retrait depuis deux ans face aux meilleurs grimpeurs, Joaquim Rodriguez (Katusha) n’est à six jours de l’arrivée qu’à une seconde de réaliser son plus grand rêve : remporter - enfin - un Grand Tour. D’autant qu’il semble le plus costaud en montagne. Malheureusement pour lui, ce n’est pas de là que viendra le plus gros danger.

Fabio Aru et Joaquim Rodriguez

Crédit: AFP

Et si c’était la bonne année ? Et si, à 36 ans, Joaquim Rodriguez réussissait enfin à remporter son premier Grand Tour ? Lui le maudit, le malheureux qui échouait toujours dans la ligne droite. Passé tout près en 2012 sur le Giro et - déjà - sur la Vuelta, le leader de la Katusha a, jusque-là, toujours connu la désillusion de tout perdre en troisième semaine. Jusqu’à aujourd’hui. Car cette Vuelta lui semble, jour après jour, de plus en plus favorable. Mais si l’impression donnée jusque-là par Joaquim Rodriguez en fait peut-être le grand favori de cette fin de Tour d’Espagne, les six jours restants peuvent tout changer. Analyse.

Ce qui laisse penser que Rodriguez peut le faire :

1. Le plus fort en montagne
On savait qu’on aurait une meilleure idée des forces de chacun à Sotres. Et, à l’évidence, le plus fort, c’est Joaquim Rodriguez. Lorsqu’il a démarré sous la flamme rouge, il n’a surpris personne, mais a distancé tout le monde. Ce n’est pas une surprise. Après tout, c’est le plus régulier en montagne depuis le départ avec 7 tops 10 lors des 8 arrivées en bosse/en altitude (comme Quintana). Même s’il a fallu attendre la 15e étape et l’arrivée à Sotres Cabrales pour le voir lever les bras. Et avec trois étapes de montagne restantes, le Catalan a de quoi faire des écarts. Surtout lundi s’il se montre aussi fort.
2.Une Vuelta courue à l’économie et à l’expérience
On s’était étonné en début de Vuelta de ne pas le voir s’imposer sur des étapes qui semblaient faites pour lui et qui aurait pu lui offrir un premier petit matelas d’avance. Sa - relative - contre-performance lors de l’étape d’Andorre qu’il avait tracée et où il n’avait pu s’opposer à Fabio Aru avait également surpris. Mais lui ne s’était pas inquiété. A 36 ans, "Purito" a de l’expérience et beaucoup de Grands Tours derrière lui (12 Vuelta, dont 6 top 10). Et il a appris, souvent à ses dépens, que c’est dans la troisième semaine que se décante réellement la course au maillot rouge. Pas étonnant dans ces conditions de le voir s’améliorer de jour en jour.
3.Prêt à tout pour remporter le Tour d’Espagne
Avec ses nombreuses places d’honneur, Rodriguez a tout à gagner et peu à perdre. Et pour ça, Purito est tout à fait capable de tenter de loin. On l’a déjà vu essayer à 30 kilomètres de l’arrivée dans l’étape de Cortals d’Encamp une aventure lointaine. Ayant placé deux coureurs à l’avant, le leader de la Katusha était parti dans une descente en compagnie de Valverde (qui avait aussi un équipier à l’avant). Même si cela n’avait pas fonctionné, cela témoigne de l’état d’esprit actuel de Purito. Finir "simplement" sur le podium ne l’intéresse plus. Alors qu’une offensive de grande envergure pourrait lui permettre de renverser la Vuelta. Comme Contador l’avait fait en 2012… contre Rodriguez !

Ce qui laisse penser que Rodriguez n’est pas le mieux armé :

1.Il sera un des grands perdants du contre-la-montre
Alors oui, il est arrivé que Purito réalise de bonnes performances. Surtout sur les Vuelta 2012 et 2014, où le leader de la Katusha avait limité la casse (respectivement 7e et 17e) perdant moins de deux minutes sur le vainqueur. Mais à chaque fois, le chrono était largement vallonnée. Pas cette fois. Avec 38,7km tout plat autour de Burgos, ce sera plus compliqué face à Tom Dumoulin (Giant-Alpecin, 4e du général à 1’25’’ d’Aru), 3e des championnats du monde de la discipline, mais aussi face à Rafal Majka (Tinkoff-Saxo, 3e à 1’24’’). Même ses 2’24’’ d’avance sur Alejandro Valverde (Movistar) peuvent paraître justes si on se réfère aux chronos favorables aux rouleurs des Vuelta 2010 et 2011. Il y a cinq ans, Rodriguez avait abandonné 6’12’’ et, l’année d’après, c’est 5’24’’ qu’il avait perdues. Pas de quoi être serein avant cette 17e étape.
2.Une étape pavée très dangereuse
Certes, il n’y aura que deux "secteurs" pavés. Deux petits murs d’un kilomètre dans Avila, lors de la 18e étape. Et ils ne vont pas vraiment se succéder, loin de là. Mais le deuxième sera situé sous la flamme rouge et le risque de chute et de cassure sera important. Vu les qualités - limitées - de Purito sur les pavés, nul doute que cette 19e étape risque de lui trotter dans la tête.
3.Une troisième semaine souvent dure à vivre
Trois fois sur les routes du Tour d’Espagne, Joaquim Rodriguez a porté le maillot de leader après la première semaine. En 2010, à l’issue de la 16e étape finissant au Cotobello, il possédait 33" d’avance sur Nibali. En 2011, il devançait son équipier Moreno de 32" après la 9e étape. Et, en 2012, Purito avait porté la tunique rouge treize jours de suite, jusqu’à cette fameuse 17e étape vers Fuente Dé. A chaque fois, l’Espagnol avait fini par craquer. Les deux premières années, le chrono avait mis un terme à ses ambitions, même si la deuxième fois, le leader de la Katusha n’était déjà plus en rouge. La troisième, Rodriguez a contré un nombre incalculable d’attaques de Contador. Mais il avait suffi d’un jour sans à Purito pour voir la Vuelta lui échapper. Et cette année encore, Joaquim Rodriguez n’aura le droit à aucune mauvaise journée. Car la course contre la montre de six jours de l’Espagnol a déjà commencé.
picture

Joaquim Rodriguez (Katusha)

Crédit: Panoramic

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