Vuelta 2015 (21e étape) : Un petit plaisir pour Degenkolb, un grand bonheur pour Aru

Il l'attendait depuis le départ et il lui a fallu passer par des désillusions énormes pour y arriver. Bien lancé par ses équipiers et notamment par Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), John Degenkolb s'est imposé au sprint à Madrid, devançant Danny van Poppel (Trek-Factory) et Jempy Drucker (BMC) au terme d'une étape ultra-courte de 98 km. L'autre nouvelle du jour, c'est le changement de leader au classement par points. Vainqueur du sprint intermédiaire, Alejandro Valverde (Movistar) a remporté le maillot vert de cette 70e édition marquée par le premier triomphe sur un Grand Tour de Fabio Aru (Astana).

Cette équipe est décidément une bourrue de travail. Malgré l'énergie dépensée les jours précédents pour tenter de sauver le maillot rouge de Tom Dumoulin, la Giant-Alpecin ne s'est pas dérobé dans les derniers kilomètres de la 21e et dernière étape de la Vuelta 2015. Même lorsqu'une échappée de six coureurs est partie, à plus de 40 kilomètres de l'arrivée. Les équipes de sprinteurs avaient bien retenu la leçon du Tour d'Italie, où Keisse et Durbridge avaient réussi à piéger les sprinteurs lors de l'ultime étape. Les hommes de tête n'ont jamais posséder plus de 25'' d'avance avant d'être repris lors de l'avant-dernier tour. L'heure pour les Giant-Alpecin de mettre sur orbite John Degenkolb. Parfaitement emmené par Koen De Koort, l'Allemand a résisté à Van Poppel (Trek) et à Drucker (BMC), s'offrant ainsi son 10e succès sur les routes espagnoles, après ses cinq récoltés en 2012 et ses quatre de la saison passée.

Alejandro Valverde (Movistar) non plus ne voulait pas finir ce Tour d'Espagne en roue libre. Le 7e du général, en difficulté samedi, a profité du sprint intermédiaire pour dérober le maillot vert à son meilleur ennemi, Joaquim Rodriguez (Katusha). Pointé à deux unités du Catalan ce matin, "El Imbatido" a incité ses équipiers à prendre les choses en main lors du sprint intermédiaire pour prendre tous les points disponibles. Et, en passant en tête, le champion d'Espagne repassait provisoirement devant "Purito" avant de contrôler le sprint massif auquel Joaquim Rodriguez a vite abandonné l'idée de se mêler.

Si le deuxième du général a vécu une mauvaise journée, avec également une crevaison, nul doute que ce 13 septembre restera dans la mémoire de Fabio Aru (Astana). Le jeune Italien a franchi sans souci la ligne ce dimanche et a ainsi remporté cette 70e édition de la Vuelta, le premier Grand Tour de sa carrière. Serein tout au long des trois semaines, le Sarde devance au général "Purito" de 1'17'' et Rafal Majka (Tinkoff-Saxo), auteur lui de son premier podium sur un Grand Tour, de 1'24''. Arrivé bras dessus-bras dessous avec ses coéquipiers, un geste aussi traditionnel que symbolique, Fabio Aru commence maintenant la partie la plue difficile de sa carrière : la confirmation. Le verra-t-on défendre son titre en 2016 au départ de Galice ? Rien n'est moins sûr.