VUELTA 2015 : Renverser Dumoulin ? Aru, Rodriguez, Majka, Valverde et Quintana peuvent y croire

Son début de Vuelta : Depuis son coup de force jeudi dernier en Andorre, l'Italien de 25 ans semble marquer le pas. Lors du triptyque des monts cantabriques, il a, chaque jour, cédé du temps à Rodriguez, perdant ainsi sa tunique rouge pour une seconde en faveur de l'Espagnol. Sa forme est-t-elle déclinante ? Pas vraiment. Sa 10e place au chrono de Burgos mercredi indique le contraire. Et sur le Giro, le Sarde avait aussi connu un petit passage à vide avant de finir plein gaz pour terminer dauphin d'Alberto Contador.

La stratégie à adopter : Il a l'embarras du choix. Son équipe est la plus forte, et il peut s'en servir pour mettre à mal Dumoulin de jeudi à samedi, où une ascension est à chaque fois placée dans les 20 derniers kilomètres. Il peut aussi la jouer défensive. Grâce aux bonifications, le luxe de prendre le maillot rouge sans attaquer lui est même permis. Les arrivées octroient 10'', 6'' et 4'' aux trois premiers. Et il y aussi les sprints intermédiaires, où 3'', 2'' et 1'' sont à chercher. Chacune des quatre dernières étapes en prévoit un. Y compris lors de la parade finale à Madrid. Imaginez le scénario. En cas de statut quo au départ de la 21e étape dimanche, Aru pourrait revenir à hauteur de Dumoulin en remportant le sprint intermédiaire, laissant le sort de cette Vuelta se jouer sur un emballage final... Bien sûr, ça paraît surréaliste. Et d'ici à dimanche, le protégé de Guiseppe Martinelli aura sans doute déjà joué son va-tout.

Ses chances de finir en rouge : L'heure de son premier succès en Grand Tour a peut-être sonné. Car Aru a sans doute fait le plus dur en restant au contact de Dumoulin lors du contre-la-montre. Maintenant, il semble avoir les clés en main pour remporter cette Vuelta.

Son début de Vuelta : Vainqueur à Sotres dimanche, le Catalan de 36 ans a récupéré le maillot rouge le lendemain avant de le céder, logiquement, lors du chrono de Burgos, où il a concédé trois minutes à Dumoulin. En montagne, Purito s'est montré le plus saignant ces derniers jours. Problème, il n'a gagné que des secondes quand il lui aurait fallu des minutes.

La stratégie à adopter : Viser l'étape d'Avila vendredi, qui se finit en légère montée, pour revenir en dessous de la minute. Et espérer être dans un très grand jour le lendemain pour battre Dumoulin et surtout Aru, à qui il doit reprendre aussi plus d'une minute.

Ses chances de finir au rouge : Il n'y a plus d'arrivée au sommet. Or c'est seulement sur ce terrain-là que Rodriguez semble pouvoir renverser la hiérarchie. L'Espagnol y croit encore. Mais à moins d'un véritable exploit de sa part, c'est une place d'honneur qui semble l'attendre. Encore une fois.

Son début de Vuelta : Discret. Mais toujours placé. Le Polonais est resté au contact du trio de tête sans faire de vagues. Une stratégie à l'économie qui permet au meilleur grimpeur du Tour 2014 de rester dans le coup pour le podium, sinon plus.

La stratégie à adopter : Rester à l'affût d'un marquage des trois premiers pour placer une attaque assassine. Dumoulin ne voudra pas gaspiller ses forces à aller le chercher. Ce ne sera pas sa priorité. Et le duo Aru-Rodriguez, déjà rôdé aux podiums en Grand Tour, vise la victoire et non pas la défense de leur place respective.

Ses chances de finir en rouge : Il peut créer la surprise. Dans un grand jour, le triple vainqueur d'étape sur le Tour est capable de mettre tout le monde d'accord.

Leur début de Vuelta : En montagne, les compères de la formation ibérique, montés ensemble sur le podium du dernier Tour de France, n'ont jusque-là pas évolué à leur meilleur niveau. Valverde a eu droit à sa chute et Quintana est tombé malade en deuxième semaine. Mais les deux ont retrouvé des couleurs. Le Murcian a pris une 3e place épatante sur le chrono de Burgos, tandis que le Colombien, déjà en jambes ce week-end dans les Asturies, s'est classé 6e sur un tracé où on ne l'attendait pas. Ce qui a permis au duo de se replacer et de revoir leurs ambitions à la hausse.

La stratégie à adopter : Avec trois minutes de retard, il leur faudra passer à l'offensive quotidiennement. Grappiller des secondes jeudi et vendredi. Et tenter le tout pour le tout samedi. Avec quatre ascensions de 1re catégorie réparties tout au long des 175,8 kilomètres menant à Cercedilla, cette 20e étape de haute-montagne est propice aux offensives d'envergure. Ensemble, Valverde et Quintana ont le potentiel pour mettre le bazar.

Leurs chances de finir en rouge : Elles sont minces, mais elles existent. Reste à savoir si l'ambition de la Movistar s'étend au-delà d'une place sur le podium.