Vuelta : Kristian Sbaragli (MTN-Qhubeka) devance John Degenkolb, Tom Dumoulin reste leader

Les sprinteurs n'étaient déjà pas nombreux au départ en Andalousie. Ils se comptaient sur le doigt d'une main à l'arrivée de cette 10e étape encore vallonnée dans le final. Et seul John Degenkolb (Giant-Alpecin) était un finisseur de niveau international. Pourtant, l'Allemand n'a pu finir que deuxième, battu dans la dernière ligne droite par l'étonnant Kristian Sbaragli. C'est la plus belle victoire de sa carrière, sa première évidemment en World Tour et la deuxième sur un Grand Tour pour l'équipe MTN-Qhubeka, après celle de Cummings à Mende, sur le Tour de France. Pas de changement au classement général où Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) conserve le maillot rouge de leader.

On a senti toute la journée que cette étape serait étonnante. Des 44km/h de la première heure de course – malgré un col de 3e catégorie à franchir – à la défaite de Degnkolb au sprint, rien de ce qui s'est passé n'était prévisible au départ de Valence. Le peloton a commencé à comprendre que la dernière étape avant la journée de repos n'aurait rien de facile dès que l'échappée a pris forme. Mais on était alors loin de l'habituel groupe de tête de cinq ou six hommes. Cette fois, ce sont quarante coureurs qui se sont échappés dont Sergio Henao (Sky), le mieux classé du groupe (14e, à 3 minutes de Dumoulin) et dont la journée s'est ensuite sérieusement compliquée (deux crevaisons et une chute). Une échappée bien trop conséquente au goût de la Giant-Alpecin qui a de suite roulé et n'a jamais laissé plus de 2'30 au groupe de tête, qui a fini par se relever à 40 km de l'arrivée.

Un temps en tête de peloton, on a cru que la Movistar allait faire exploser le peloton dans l'ascension de l'Alto del Desierto de las Palmas (2e catégorie) pour favoriser une éventuelle victoire de Rojas, sans doute le sprinteur qui passe le mieux les petits cols. Sauf que l'équipe espagnole s'est vite arrêtée, laissant à la Giant-Alpecin le soin de rouler derrière des Français intenables. Derrière le duo franco-italien Sicard (Europcar)-De Marchi (BMC), Ellisonde (FDJ) s'est montré le plus fort, tentant même sa chance en solitaire dans les derniers kilomètres de l'ascension. Mais les trois hommes ont abordé ensemble la descente, avec le peloton à moins de 30 secondes. Trop peu pour espérer pouvoir se jouer la victoire. Surtout que la Giant-Alpecin était assez nombreuse pour emmener le sprint à Degenkolb. Si l'équipe néerlandaise n'a rien à se reprocher, ce n'est pas le cas de l'Allemand.

Le maillot vert de l'édition 2014 a complètement raté son sprint, du placement dans les 300 derniers mètres (dixième quand Sbragli lance) à la trajectoire utilisée pour remonter en passant par le timing, bien trop tardif. Malgré une vitesse bien supérieure, Degenkolb n'a jamais su revenir sur Sbaragli. L'Italien, souvent placé depuis le départ de cette édition 2015 (trois Tops 6 au sprint), s'est cette fois montré le plus rapide. En remportant sa première victoire en World Tour, il offre du même coup à MTN-Qhubeka sa deuxième victoire de la saison sur les Grands Tours. L'équipe sud-africaine n'en finit plus de grandir. Il ne lui manque plus qu'un Top 10 au général et Louis Meintjes pourrait y parvenir sur cette Vuelta 2015. Après tout, il est toujours 12e du général, à 2'25'' d'un Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) toujours solide leader avant la journée de repos. Vu ce qui lui est promis mardi en Andorre, le Néerlandais a intérêt d'en profiter…