Nairo Quintana (Movistar) vainqueur de la 10e étape et à nouveau leader

Cette fois, pas de doute. Nairo Quintana (Movistar) est bien le patron sur la Vuelta. Deux jours après une première envolée à l'Alto de la Camperona, le Colombien a mis tout le monde d'accord aux Lacs de Covadonga ce lundi. Vainqueur en solitaire de la 10e étape, il retrouve le maillot rouge de leader qu'il avait laissé la veille à David De La Cruz (Etixx-Quick Step).

Au général, il possède près d'une minute d'avance sur Alejandro Valverde (Movistar, +57'') et Chris Froome (Sky, +58''). Alberto Contador (Tinkoff) a payé l'addition après avoir lancé les hostilités. L'Espagnol accuse maintenant 2'54'' de retard. Ce qui semble rédhibitoire pour la victoire finale.

Quintana a offert un récital lors de la montée mythique des Asturies (12,2km à 7,2%), empruntée pour la 20e fois sur le Tour d'Espagne. L'équipe Movistar lui a préparé le terrain. Et il a parfaitement conclu le travail. Le Colombien a d'abord suivi l'attaque de Contador à six kilomètres de l'arrivée. Avant de décramponner l'Espagnol, en perdition quatre kilomètres plus loin et qui déboursera 1'05'' sur la ligne (9e), pour rejoindre et déposer Robert Gesink (Lotto NL-Jumbo), dernier rescapé de l'échappée.

Sur la ligne, Quintana a signé sa première victoire d'étape en ligne sur la Vuelta, après deux succès en contre-la-montre par équipes (2012 et 2014). Gesink s'est classé 2e à 24''. Juste devant Froome (+25''), auteur d'une remontée folle. Le triple vainqueur du Tour en a fait une étrange habitude sur le Tour d'Espagne. Il se fait décrocher au pied des cols. Pour mieux terminer en boulet de canon. Le "Kenyan blanc" donnait pourtant des signes d'inquiétude en accusant 45'' de retard sur le groupe des favoris suite à l'offensive de Contador. Mais il est revenu. Reprenant, et lâchant, ses rivaux l'un après l'autre. Sauf Quintana donc.

Une tradition, une autre, a bien été bafouée ce samedi. Jusque-là, quand une étape arrivait au sommet, elle n'échappait pas à un échappé. Pierre Rolland (Cannondale-Drapac) voulait bien faire respecter la règle. Unique Français présent dans un coup de 16 coureurs parti après 60 kilomètres, le double vainqueur d'étape sur le Tour de France s'est même retrouvé seul en tête à sept kilomètres du but. Mais la forme n'était pas là. Pas suffisante même pour lui permettre d'accrocher une place d'honneur.

Seulement 21e à l'arrivée à 1'49'' de Quintana, il était même devancé pour la place (anecdotique) du meilleur Français. Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) est ce coureur-là. 12e de l'étape (+1'31''), le 2e du Tour 2014 semble retrouver des couleurs après deux saisons décevantes. Il pointe au 19e rang du général (+6'06''). De quoi envisager de belles choses pour ce qui pourrait être son dernier Grand Tour.