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Après le Tour, la Vuelta : Froome se hisse un peu plus haut parmi les plus grands

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 11/09/2017 à 16:30 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - Il la voulait tellement qu’il en avait changé son programme cette saison. Serein et impeccable pendant trois semaines, Christopher Froome a enfin remporté la Vuelta, son deuxième Grand Tour de la saison après le Tour de France. Avec ce doublé si rarement réussi (il est seulement le 3e), le Britannique rentre encore un plus dans l’histoire du cyclisme.

Chris Froome celebrates winning a Tour-Vuelta double

Crédit: Eurosport

Mais où s’arrêtera-t-il ? Alors même qu’une légende du cyclisme en la personne d’Alberto Contador quitte le monde professionnel, Christopher Froome n’en finit pas de monter dans la hiérarchie des coureurs de grands tours. Après s’être offert le Tour de France en juillet pour la quatrième fois (la troisième consécutive), le Britannique a ramené à Madrid un maillot rouge qu’il aura porté depuis la 3e journée. Un défi que beaucoup estimaient très compliqué pour ne pas dire impossible au départ de l’épreuve. Comme si ça ne suffisait pas, le leader des Sky s’est également paré de vert (classement par points) et de blanc (combiné) sur le podium final. Parce que Froome veut tout gagner, tout le temps, le voilà parmi les plus grands sur les courses de trois semaines. Voici les chiffres majeurs qui témoignent du statut du britannique sur les Grands Tours.

Seuls six coureurs ont gagné plus de Grands Tours…

Quatre Grandes Boucles et une Vuelta, cela fait donc cinq Grands Tours au compteur de Christopher Froome, qui est entré ce dimanche dans le top 10 des coureurs ayant remporté le plus de courses de trois semaines en carrière. S’il est bien sûr encore très loin des monstres Eddy Merckx (11) et Bernard Hinault (10), le Britannique se rapproche doucement de Jacques Anquetil (8) et du trio Contador-Coppi-Indurain (7). Surtout, le natif de Nairobi est le seul membre de ce top 10 à n’être ni Français, ni Italien, ni Espagnol, ni Belge, soit les quatre plus grandes nations du cyclisme. Le symbole de la mondialisation sur les Grands Tours, c’est bien lui.
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Alberto Contador looks over his shoulder to check on Chris Froome during Stage 18 of La Vuelta

Crédit: Getty Images

… mais aucun en activité

Bouleversement dans la hiérarchie des coureurs en activité au terme de cette Vuelta. Leader de cette catégorie depuis septembre 2008 et son 3e Grand Tour après un succès sur le Tour d’Espagne, Alberto Contador, vainqueur à deux reprises du Tour, deux du Giro, trois de son tour national, a pris sa retraite et laisse ainsi sa place. Tous les deux en course pour la victoire ces trois dernières semaines, Christopher Froome et Vincenzo Nibali étaient à égalité au départ avec quatre succès chacun. Mais le Britannique a pris le dessus sur la Vuelta et endosse donc le costume de leader parmi les vainqueurs de Grands Tours encore en activité, juste devant l’Italien. Derrière, la concurrence est très loin (3e, Quintana n’en compte que deux).

Froome, c’est déjà mieux que l’Allemagne ou la Colombie

Remporter cinq Grands Tours, beaucoup de nations en rêveraient. Pas les pays « historiques » du cyclisme bien sûr mais certains plus « récents » comme la Colombie ou la Russie aimeraient bien dépasser leur totaux actuels (respectivement 3 dont deux pour Quintana et 4). La Grande-Bretagne, elle, n’en finit pas de grimper dans la hiérarchie avec désormais six succès dont cinq pour le seul Froome. A lui seul, le leader de la Sky compte autant de grands tours que des nations comme les Pays-Bas et les Etats-Unis mais aussi plus que des pays comme l’Allemagne et la Russie (4) ou encore l’Australie, qui n’a jamais dépassé fait plus qu’un un malgré un coureur comme Cadel Evans.
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Christopher Froome (Sky) devant Nairo Quintana (Movistar) et Alejandro Valverde (Movistar), lors du Tour de France 2015

Crédit: AFP

Il a remporté 50% des grands tours depuis le Tour 2015

Remporter cinq Grands Tours était déjà une performance majuscule en soi. Alors les gagner en moins de quatre ans est hallucinant ! Dire que le Britannique n’avait pas encore le moindre succès sur trois semaines en juin 2013… Depuis, Christopher Froome écrase la concurrence. Le plus impressionnant tient toutefois dans son bilan depuis juin 2015. Sur les huit derniers Grands Tours, le Britannique en a disputé cinq et en remporté quatre. Le seul qu’il n’a pas gagné, c’était la Vuelta 2016 conclue… à la 2e place.

Quel défi pour la suite ?

S’il continue de se hisser toujours plus haut dans la hiérarchie histoires des coureurs de Grand Tour, Christopher Froome est bien d’avoir relevé tous les défis possibles. Que ce soit sur les courses de trois semaines et à côté. En premier lieu, on pense bien sûr à la quête d’un 5e Tour de France pour égaler Merckx, Hinault et Anquetil avant, en cas de victoire, d’y revenir sans doute l’année suivante pour en devenir l’unique recordman. A moins qu’il ne se tourne dès l’an prochain vers un Tour d’Italie où il n’a jamais brillé mais où un succès le ferait entrer dans le cercle fermé des (six) vainqueurs des trois Grands Tours. Au-delà, le Britannique pourrait également se tourner vers les classiques où il n’a jamais brillé. Ses qualités d'endurance et d'explosivité doivent lui permettre d'y performer, notamment sur la Flèche Wallonne dont il a déjà dompté le Mur de Huy, sur le tour de France 2015. A moins qu’il aille dès Bergen, dans trois semaines, essayer de décrocher un titre mondial du contre-la-montre. Avec Froome, rien ne semble plus impossible.
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Chris Froome (Sky) au mur de Huy lors de l'arrivée de la 3e étape du Tour 2015

Crédit: Imago

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