S'il veut réussir sa Vuelta, Bardet doit suivre l’exemple d’Alaphilippe

Largué au classement général, Romain Bardet n’a d’autre choix que de viser les étapes pour exister dans sa première Vuelta. Après huit étapes, Romain Bardet n’aura eu le temps de faire illusion qu’une seule fois : à Andorre quand il a fini dans le groupe des meilleurs avec les Froome, Chaves et Aru. Depuis, il a sombré. Son bilan ? 49 secondes perdues à Alcossebre mercredi, six minutes et 26 secondes à Sagunt jeudi et encore une minute et 21 secondes à Xorret de Cati ce samedi pour un total de plus de neuf minutes en ajoutant le débours concédé lors du contre-la-montre par équipes inaugural à Nîmes.

Il l’avait annoncé avant la Vuelta ("je ne me sens pas en mesure de jouer le général sur un deuxième Grand Tour cette année"), Romain Bardet ne venait pas pour jouer les premiers rôles. Malheureusement (ou logiquement ?), il a joint les actes à la parole en étant incapable de tenir le rythme de Froome et consorts sauf à Andorre où il avait surpris son monde en étant le troisième homme derrière le Britannique et Esteban Chaves. Il est acté que Romain Bardet ne pourra pas peser sur le classement général et ce même s’il reste deux semaines de course et toutes les étapes de haute montagne à disputer. Son retard sur Froome (9’24’’) est rédhibitoire et il en va de même pour le podium (8’56’’) et même pour un top 10 (7’27’’). Et si Bardet prenait la roue de Julian Alaphilippe ?

Vers Alcossebre où il avait manqué de cannes, puis vers Xorret de Cati où il a fait mouche, le Français de 25 ans a montré la voix pour les coureurs français largués au général. Oui Bardet n’est pas venu pour faire le général mais il n’est pas non plus venu pour faire de la figuration. "Le but c’était de jouer les étapes, de voir au jour le jour", éclaire-t-il. Pour le moment, Bardet a beaucoup subi, il est temps d’agir.

On pourrait proposer à Romain Bardet de se souvenir de son Tour de France 2015. Arrivé plein d’ambitions auréolé de sa sixième place en 2014, le coureur d’AG2R-La Mondiale avait explosé dès la première arrivée en altitude à La Pierre Saint-Martin, lâchant 8’50’’ sur Froome. Neuf jours plus tard, il levait les bras pour la première fois sur un Grand Tour à Saint-Jean-de-Maurienne après un raid fabuleux notamment sur les pentes du Glandon. "On a recensé une douzaine ou une quinzaine d'étapes aux profils accidentés donc pour des coureurs comme moi, c'est intéressant", note Bardet.

Effectivement, la Vuelta regorge de profils propices aux profils de grimpeurs. C’est d’ailleurs pour ça que les sprinteurs ont déserté les rangs. Jusqu’à l’arrivée à Madrid, trois étapes seulement sont hors de portée de Bardet et ceci ne lui a pas échappé : "La plupart des étapes de montagne sont à venir, il y a beaucoup d’opportunités". A l’image d’un Barguil sur le dernier Tour de France, le leader d’AG2R a de quoi se faire plaisir lui l’adepte d’un cyclisme offensif. Ce dimanche, entre Orihuela et Cumbre de Sol avec un terrain de jeu qui correspond à ses qualités et un retard conséquent, tous les ingrédients sont réunis pour que Bardet sorte enfin de l’ombre sur cette Vuelta 2017.