Tour d'Espagne - Froome a deux jours pour assommer définitivement la Vuelta

Voilà une semaine, depuis sa première victoire d'étape de la saison à Cumbre de Sol, que Chris Froome ne reprend plus de temps à ses adversaires, Vincenzo Nibali en tête. Ce jour-là, le quadruple vainqueur du Tour comptait encore 1'17'' d'avance sur le Squale. Une semaine plus tard, son avance n'est plus de 55 secondes. Sur la défensive le Britannique ? Ce n'est pas son habitude. A la fameuse exception du Tour 2017, il met toujours au moins un énorme coup sur la tête de ses adversaires. Et si c'était pour dimanche ?

Samedi, vers la Sierra de la Pandera, Froome a encore été attaqué. Comme souvent depuis une semaine. "Quand Contador, Nibali et Chaves ont accéléré à cinq kilomètres de l'arrivée, nous savions qu'il restait encore beaucoup d'efforts à faire. Nous étions plutôt en contrôle avec Wout (Poels), révèle-t-il avant de lâcher une information plus importante. Je pensais aussi à l'étape de dimanche qui sera une journée importante, très importante".

Effectivement, l'étape vers la Sierra Nevada et ses 130 kilomètres dont quasiment 50 d'ascension a de quoi faire basculer la Vuelta. "Même si ce sera court, ce sera explosif et nous nous attendons à un feu d'artifice" reconnaît le leader du général qui s'est donc préservé tout en s'offrant le luxe de revenir sur Contador et Nibali.

Un feu d'artifice ? Et s'il venait de Froome ce feu d'artifice ? Depuis le début de la Vuelta, il n'a quasiment jamais été mis en grande difficulté. Vincenzo Nibali ne lui a jamais repris beaucoup de temps, excepté sur chute, et il est maintenant son dernier adversaire crédible. Miguel Angel Lopez a beau être aérien, il est trop loin au général. Quant à Contador, il perd jour après jour de sa superbe.

Froome lui gère sa Vuelta comme il a géré sa saison. Il apparaît évidemment aujourd'hui qu'il n'était pas à 100% sur le Tour de France car il visait le doublé avec le Tour d'Espagne. "Quatre secondes de bonifications pour Nibali, ça me va pour aujourd'hui. Le plus important était de préserver mes jambes pour demain", avoue-t-il.

Et si demain ne suffisait pas, il resterait mardi. Après son deuxième et dernier jour de repos, la Vuelta proposera son seul contre-la-montre individuel avec quarante kilomètres plat comme le dos de la main. Écartons tout de suite la possibilité d'une perte de temps pour Froome, aucun coureur présent dans le top 10 ne peut le battre sur l'effort solitaire. La question est plutôt de savoir combien ses adversaires, Nibali, en tête, vont perdre ?

L'Italien et le Britannique s'affrontent rarement sur l'effort solitaire. Toujours est-il que Froome a déjà remporté des contre-la-montre sur des Grands Tours. Nibali l'avait aussi fait sur le Giro 2013 mais c'était en côte. Moins à la planche que le leader de la Bahrain-Merida grâce à sa formidable formation Sky, Froome a de quoi assommer son dernier adversaire en deux jours. Et gérer comme il sait le faire sur les derniers jours de la Vuelta.