TOUR D'ESPAGNE - Les 5 choses à savoir sur Miguel Angel Lopez

Dire qu'il y a six ans, Miguel Angel Lopez ne roulait même pas en compétition... Jusqu'à ses 17 ans, le Colombien n'utilisait son vélo que "pour aller au collège. Environ 30 minutes par jour, comme il l'expliquait en 2015 au journal El Tiempo. Jusqu'à ce que je participe à un course dans mon village. Je l'ai gagnée et, à partir de là, ça m'a motivé pour aller plus loin." Le coureur de Pesca a beau commencé par le VTT, il est très vite attiré par la route. Et il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu'il peut en faire son métier, aidant ainsi ses parents.

Pour l'aider dans sa progression, son père lui achète très vite un vélo à 600 000 pesos (240 euros environ), une fortune pour la famille Lopez. Mais le Colombien aurait bien pu perdre ce vélo à l'entraînement. Et même plus. Au cours d'une sortie, Miguel Angel Lopez doit faire face à des voleurs qui le menacent d'un couteau. Mais le Colombien a conscience de l'importance de ce dernier et se bat pour garder son bien. Avec réussite puisqu'il fait finalement fuir ses agresseurs, malgré un coup de couteau à la jambe. Depuis ce jour, il est surnommé "Superman".

Est-ce vraiment une surprise qu'un jeune grimpeur se soit illustré sur le Tour de l'Avenir ? C'est de plus en plus courant désormais que les futurs grands du cyclisme mondial se montrent à leur avantage sur la plus grande course du circuit espoir. Et Miguel Angel Lopez ne fait pas exception à la règle. A 20 ans tout juste, le Colombien se présente en outsider en 2014 face au belge Louis Vervaeke, grand favori après ses titres sur la Ronde de l'Isard et au Tour des Pays de Savoie. Mais le grimpeur de Pesca fait parler sa régularité. Vainqueur à La Rosière, il contrôle la concurrence de l'Australien Robert Power et du Russe Alexey Rybalkin pour succéder à Quintana, quatre ans après.

Dès sa première saison professionnelle, Miguel Angel Lopez avait confirmé cette victoire en se montrant à son avantage lors du Tour de Suisse 2015. Quatrième de la seule arrivée au sommet, au glacier de Sölden, le Colombien avait longtemps tenu la dragée haute aux Thomas (Sky), Pinot (FDJ), Pozzovivo (AG2R La Mondiale) et autre Majka (Tinkoff-Saxo) avant de prendre la 7e place du général. L'un de ses deux seuls Top 10 en World Tour avec… le Tour de Suisse 2016. Sans grande référence sur des courses par étapes, "Superman" applique la même technique que sur le Tour de l'Avenir. Régulier (cinq fois dans le Top 10 de l'étape), le Colombien résiste à Barguil et à Izagirre pour s'offrir le plus grand succès de sa carrière.

En cyclisme, il y un adage qui dit que les Colombiens aiment autant la montagne qu'ils détestent la plaine et les chronos. Mais, comme Rigoberto Uran, Miguel Angel Lopez fait partie des rares à plutôt pas mal se débrouiller dans l'exercice solitaire. Le plus bel exemple des qualités du grimpeur de Pesca date sans doute du Tour de Suisse 2016. Lors du contre-la-montre tracé autour de Davos, certes légèrement vallonné, Lopez prend la 2e place, devant des références comme Fabian Cancellara, Wilco Keldermann ou Jonathan Castroviejo. De quoi lui permettre de rêver du podium sur cette Vuelta 2017.