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Tour d'Italie : Il va falloir aller chercher Evans désormais

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 15/05/2014 à 23:34 GMT+2

Troisième à Montecassino, Cadel Evans (BMC) a réalisé une très bonne opération au classement général. Avec le seul Uran à moins de 1’45’’ au général, l’Australien est le nouveau grand favori du Giro. Mais il est loin d’avoir gagné cette édition 2014.

Cadel Evans (BMC)

Crédit: AFP

On pourrait finir par croire que Cadel Evans est décidé à ne jamais vieillir. A 37 ans, l’Australien a bénéficié des deux premières étapes accidentées mais surtout des nombreuses chutes de ce début de Tour d’Italie pour prendre une avance conséquente sur les autres favoris. Du moins sur ceux qui seront toujours au départ ce vendredi. Car, victime d’une grave chute (deux côtés cassées et fracture de la clavicule), Joaquim Rodriguez (Katusha) a abandonné à l'issue de cette sixième étape. Mais que Cadel Evans se rassure. Il lui reste toujours Rigoberto Uran (Omega Pharma-Quick Step), Nairo Quintana (Movistar), Rafal Majka (Saxo-Tinkoff), Domenico Pozzovivo (AG2R La Mondiale) voire Ivan Basso (Cannondale), Michele Scarponi (Astana) et Damiano Cunego (Lampre-Merida) pour lui voler dans les plumes. Et il faudra justement voler en montagne pour reprendre l’Australien d’ici Trieste.
Alors bien sûr, on pourra toujours critiquer la manière dont se sont déroulées les choses au cours de cette sixième étape.  Certains grinceront logiquement des dents à la vue de l’accélération de l’Australien et de son équipe à la sortie de la chute. Un comportement pas forcément très fair-play qui rappelle un peu l’attitude des Sky sur la Vuelta 2012 lors de l’étape de Valdezcaray ou celle des Belkin lors du Tour de France 2013 sur la route Saint-Armand-Montrond. Lui-même avait été attendu par Wiggins sur le Tour de France en 2012 lorsqu’il avait été retardé sur une crevaison. En même temps devait-il faire autrement ? Si ce n’est pas "classe", il convient de ne pas oublier que Cadel Evans joue la victoire finale sur ce Tour d’Italie et que cette situation lui offrait une possibilité de prendre du temps à ses adversaires. Les Quintana, Uran et autre Pozzovivo se seraient-ils arrêtés, eux ? Probablement pas, leurs directeurs sportifs leurs enjoignant sûrement à rouler. Ce qu’a fait Evans ce jeudi.

Quatre minutes d’avance dès jeudi ?

Avec deux coéquipiers (Daniel Oss et Steve Morabito), l’Australien a conforté le matelas qui est le sien depuis le contre-la-montre par équipes de Belfast. Le leader de la BMC a réalisé pour la deuxième journée consécutive une très bonne opération. Après 0’06’’ de bonification ce mercredi, Cadel Evans a, cette fois, récupéré une cinquantaine de secondes. De quoi bénéficier désormais de 0’57’’ d’avance sur Uran, 1’04’’ sur Majka mais surtout 1’47’’ sur Quintana, 1'50’’ sur Pozzovivo , 2’07’’ sur Scarponi et même 2’52’’ sur Cunego ! Soit autant de grimpeurs distancés avant d’aborder les premières étapes de haute montagne ce week-end. Mais si les pourcentages de la montée de Montecopiolo (passages à 13%) de samedi peuvent leur permettre d’espérer récupérer quelques secondes, l’ascension finale de dimanche à Sestola est beaucoup trop roulante pour lâcher Cadel Evans. Surtout cet Evans-là.
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2012 Cadel Evans Chrono

Crédit: Panoramic

Car, depuis le début de la saison, l’Australien carbure au Super. Lui l’habitué au diesel a marché d’entrée avec la troisième étape et la deuxième place du Tour Down Under. Avant d’enchaîner en avril avec une septième place sur le Tour du Pays Basque et une victoire au Tour du Trentin (plus deux étapes). Impressionnant et facile depuis le départ de cette 97e édition du Giro, Cadel Evans devrait cependant savoir jeudi prochain s’il peut envisager la victoire finale. Car, dans une semaine, l’Australien affrontera ses adversaires dans un domaine où il est censé les surpasser : le contre-la-montre individuel. Et si l’on se fie aux dernières prestations des différents prétendants face au chrono, Cadel Evans pourrait compter pas moins de quatre minutes d’avance au général à la sortie. Et probablement le maillot rose sur les épaules.

Une course dure à contrôler

Mais, à neuf étapes de la fin, cela voudrait dire faire travailler son équipe tous les jours. Car l’étape du lendemain parait trop courte (157km) pour qu’une échappée reprenne suffisamment de temps au leader du général. Et, ensuite, la BMC aura cinq étapes de haute montagne à contrôler. C’est beaucoup. Trop peut-être, même si l’équipe américaine a montré ce jeudi sa capacité à protéger son leader et à résister aux autres équipes (Movistar et Ag2R notamment). Mais la montée de Montecassino n’a rien à voir avec celles du Plan di Montecampione (15e), du Val Martello (16e) ou du Refuge Panarotta (18e). Sans parler du Monte Zoncolan (20e). Avec les seuls Samuel Sanchez, Steve Morabito et Yannick Eijssen comme grimpeurs, l’équipe BMC n’est pas vraiment prévue pour défendre le maillot.
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2012 Tour de France 16e étape Cadel Evans

Crédit: AFP

Au contraire, ses principaux adversaires (Quintana, Pozzovivo et Omega Pharma-Quick Step dans une moindre mesure) possèdent eux des équipes plus axées montagne, aptes à faire exploser la course loin de l’arrivée. Un scénario qui permettrait à leurs leaders d’attaquer Cadel Evans à plusieurs reprises, de toutes parts. Pas sûr dans ces conditions que l’Australien ne parvienne longtemps à contenir les assauts de Majka et des grimpeurs colombiens (Uran, Quintana) et italiens (Scarponi, Pozzovivo, Basso, Cunego). Mais la situation de Cadel Evans reste de loin la meilleure de toute. Car, pour l’heure, c’est bien lui le favori le mieux placé.
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