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Le mystère CSF

Eurosport
ParEurosport

Publié 01/06/2008 à 10:00 GMT+2

Meilleure équipe du Giro, la CSF Group-Navigare a signé quatre victoires d'étape, dont trois pour le seul Emanuele Sella. Une domination qui ne cesse d'attirer la suspicion sur une équipe privée avant le départ d'un coureur contrôlé positif et qui n'a tou

Quatre victoires d'étape, un maillot vert, une première place au classement par équipes et trois coureurs dans le Top15 (Sella 5e, Pozzovivo 9e et Baliani 11e): le bilan de la CSF Group-Navigare est assez impressionnant après trois semaines de course. Un exploit pour une formation continentale à la hauteur des suspicions qu'elle suscite. Il faut dire que depuis le départ de Palerme, les hommes de Bruno Reverberi ont fait la totale: D'échappées en sprints. De larmes de désillusion en larmes de victoire. Du purgatoire au Paradis. Trois semaines dignes d'un roman.
Tout avait pourtant mal commencé pour l'ex-Panaria. Avant même le départ du Giro, les soupçons pesaient sur elle avec le retrait de Maximiliano Richeze, contrôlé positif aux anabolisants. Partie à huit, la formation irlandaise, invitée par les organisateurs, ne semblait venue que pour briller en montagne. Pourtant, dès les premières échappées fleuve, ses coureurs se sont mêlés au combat. Tiziano Dall'Antonio puis Luis Felipe Laverde ont montré le maillot du sponsor de longs kilomètres, parfois plusieurs étapes de suite... Filippo Savini ou Matteo Priamo, eux lors de chutes spectaculaires, avant d'abandonner. Les petits gabarits de Navigare ont fait feu de tous bois. Priamo s'illustrait le premier à Peschici, étape moyennement vallonnée, signant la première grande victoire de sa carrière. Une joie qui contrastait le lendemain avec les larmes d'Emanuele Sella, 3e à Pescocostanzo en raison d'une crevaison à quelques mètres de la ligne.
Un Sella "plus mûr"
Des larmes, le maillot vert en verserait d'autres les jours suivants, mais de bonheur cette fois. Comme s'il fallait écrire une belle histoire pour la petite équipe de 2e division, Sella allait régner en maître sur les Dolomites. Pour le plus grand bonheur des commentateurs italiens, toujours prompts à sortir les superlatifs lorsque l'un de leurs compatriotes réalise un exploit, et qui le dénommaient ni plus ni moins que "grandissimo" . Peu importe le fond, tant qu'il y a la forme... Auteur d'un coup d'éclat lors de la 14e étape remportée en solitaire, Sella se rappelait au public, quatre ans après sa première victoire sur le Giro. "C'est une réparation par rapport à toute la malchance qui m'a accablé jusqu'à présent, se félicitait-il à l'arrivée. Par rapport à ma première victoire, ce n'est plus le même Sella. Je suis plus mûr, je réfléchis davantage" Et le Natif de Vicence d'ajouter: "Je sentais que j'avais de bonnes jambes." Des jambes qui ont fait couler beaucoup d'encre, surtout le lendemain lorsque l'Italien, visiblement peu éreintée par sa chevauchée fantastique de la veille, a remis le couvert, le maillot vert sur les épaules.
Impérial à l'Alpe di Pampeago, le poids léger transalpin (53 kg, 1,65m) a semblé encore plus intouchable le lendemain, parti avec l'échappée matinale. 150km à l'avant avalés à grande vitesse, semant un à un ses compagnons dans le Fedaia avant de garder le rythme jusqu'au sommet du Marmolada, passant tous les cols en tête. Et pour renforcer encore plus les soupçons, c'est son équipier Domenico Pozzovivo qui raflait la 2e place à l'arrivée au nez et à la barbe de Riccardo Ricco, Alberto Contador et Gilberto Simoni lâchés dans la montée. Un duo de la CSF Group qui ne laissait pas Andreas Klöden de marbre. L'Allemand faisant remarquer, avant de se rétracter, que cette équipe était beaucoup moins contrôlée que le reste des coureurs. La CSF envisage à présent de l'attaquer en justice. Mais aurait-elle les moyens de faire taire les rumeurs lorsque le lendemain, Sella ratait pour six secondes le triplé dans les dolomites en terminant 2e... du contre-la-montre ! Pozzovivo prenait lui la 8e place.
Quid de la charte éthique?
"Nous sommes une équipe de grimpeur," s'était défendu Reverberi à Plan de Corones. Certes. Mais, ses hommes n'auraient pu s'illustrer qu'en montagne, à l'image de Perez Cuapio et Baliani, partis en éclaireur lors de la 20e étape, scellée victorieusement par Sella pour la passe de trois. "Un Sella pareil est quasi irrésistible. Il a tout fait aujourd'hui, le Mortirolo, l'Aprica, le final", lâchait un Gibo Simoni perplexe, samedi à Tirano. Il faut dire que, plutôt transparent dans les courses précédentes, Sella a réalisé un quasi sans-faute dans les Alpes et dévoilé une énergie inépuisable. Samedi après le Gavia et le Mortirolo, deux des plus difficiles ascensions du Giro, ils étaient encore trois coureurs de la CSF à l'avant (Sella, Baliani, Pozzovivo) alors que Contador n'en comptait plus qu'un (Colom) et que les ténors du peloton étaient isolés.
Une omniprésence qui fera beaucoup parler et nourrira encore davantage la suspicion. Les coureurs du ProTour n'ont pas manqué, à demi-mot, de souligner le manque de contrôles auxquels était soumise la formation. Equipe continentale, la CSF Group n'a toujours signé la charte éthique ni adhéré au passeport biologique. Mais ses dirigeants préfèrent souligner que "toute l'équipe coûte l'équivalent de ce que touche le seul Levi Leipheimer troisième leader chez Astana". Un rendement plus qu'intéressant lorsque l'on voit les résultats d'un Sella et ceux de l'Américain après trois semaines de course...
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