Tour d'Italie 2013 - 20e étape : Nibali accroche une autre dimension

Le requin les a mangés tout crus, presque congelés. Traversant une tempête de neige, Vincenzo Nibali a donné une autre dimension à sa prochaine victoire sur le Tour d'Italie 2013 en dominant la 20e étape, vers les Tre Cime di Lavaredo. Jusqu'alors, l'Italien avait sagement dominé un Giro à la concurrence décapitée par l'abandon de Bradley Wiggins. Samedi, le leader Astana a remporté une étape exceptionnelle. Aux pentes extrêmes de ce col épouvantail (jusqu'à 19%), se sont ajoutées les conditions climatiques exécrables qui accompagnent le peloton de l'épreuve transalpine. Irrésistible, Nibali a dompté les éléments pour s'offrir une deuxième victoire d'étape sur ce Giro et s'assurer définitivement le succès, dimanche à Brescia, pour enlever un deuxième grand tour après la Vuelta 2010.

Parti dans les trois derniers kilomètres, Nibali a devancé trois Colombiens sur la ligne d'arrivée : Fabio Duarte (Colombia), Rigoberto Uran (Sky) et Carlos Betancur (AG2R). Ce dernier monte à la cinquième place du classement général et récupère le maillot blanc de Rafal Majka. Quant à Uran, il finira ce Giro en dauphin de Nibali, après avoir pris le meilleur sur Cadel Evans. Déjà à la peine jeudi dans le contre-la-montre en col, l'Australien a cédé plus d'une minute à son rival colombien. En finissant sur le podium, Evans a trouvé ce qu'il était venu chercher en Italie : la preuve qu'il reste un coureur de premier plan sur les courses par étapes. Mais le Tour d'Italie se termine à temps pour celui qui va désormais se tourner vers le Tour de France.

Une nouvelle fois incapable de porter la moindre accélération, Cadel Evans a laissé Nibali et une belle équipée de grimpeurs assurer le spectacle. Avant l'accélération décisive de Nibali, les dernières ascensions du Giro avaient déjà été animées par plusieurs offensives. Le temps a limité leurs terrains d'expression, avec l'annulation de l'étape de vendredi et la suppression de trois cols samedi, les coureurs ont donc exploité entièrement les deux dernières difficultés du Tour d'Italie. À 20 kilomètres de l'arrivée, Pieter Weening a été le premier à se mettre en route, rapidement suivi par Kiserlovski, Keldermann et Caruso. Un autre Colombien, Darwin Atapuma, sort à plusieurs reprises, Eros Capecchi est le dernier à résister parmi un trio italien... Mais aucun n'est parvenu à contenir Vincenzo Nibali.