Tour d'Italie 2013 : Wiggins, juste une (petite) mise au point

Bradley Wiggins n’a pas (encore) rendu les armes. Moins fringuant qu’en 2012 - saison lors de laquelle il s’était adjugé un succès sur le Tour de France puis une médaille d’or olympique sur le contre-la-montre - le leader autoproclamé de la machine Sky pour le prochain Tour de France (ndlr : Christopher Froome ayant depuis été officiellement désigné par Dave Brailsford pour tenir ce rôle) a joué cartes sur table, jeudi, lors de la 6e étape du Giro, entre Mola di Bari et Margherita di Savoia. S’il n’a pas levé tous les doutes concernant sa capacité à renouer avec le niveau qui était le sien il y a peu, se contenant encore une fois de rester dans sa zone ce confort, le Britannique a eu le mérite de réagir au moment opportun. Avec certes, et il ne faut pas l’oublier, l’appui de ses indéfectibles compagnons de route.

Mercredi, à Matera, ville d’arrivée de la 5e d’étape inondée par un violent orage sévissant sur la région, le nom du natif de Gand avait disparu l’espace de quelques instants du groupe des favoris à la suite d’une "erreur informatique". A savoir si cela a eu un impact direct sur le leader de la Sky, il n’y a qu’un pas... Et pourtant, tout laissait penser que Wiggins allait revivre un après-midi de chien ce jeudi. Installé bien au chaud dans le pack, là où son Team est habitué à faire la loi, le Britannique a contre toutes attentes été victime d’une crevaison, à l’approche du circuit final dans les rues de Margherita di Savoia.

En retard sur le peloton, il évitait cependant de justesse le carambolage intervenu au même instant au sein du pack. "Bradley a eu besoin de changer de vélo quelques minutes avant cet incident, mais même s’il n’a pas été impliqué dans celui-ci, il est resté coincé derrière, a rappelé Christian Knees, son coéquipier, sur le site officiel du Team Sky. Lorsque j’ai appris ce qu’il s’était passé en queue de peloton, je suis allé directement à l’avant de la course pour demander aux FDJ et aux Quick Step de lever le pied.  Ils ont accepté de relâcher un peu la cadence, mais le rythme était toujours élevé pour les garçons (ndlr : les cinq coureurs missionnés), qui devaient aider à ramener Bradley (…) Mais ils ont fait le job pour parvenir à faire la jonction."

Revenu sur le premier groupe, à la force de la pédale, le Britannique a eu le cran de remonter petit à petit le peloton jusqu’à se placer aux avant-postes. Histoire de montrer qu’il en avait toujours sous le pied et qu’il était bien décidé à faire son trou, et ce malgré les événements lui étant défavorables depuis le coup d’envoi de ce Giro. Fier de son coup, et désireux de ne pas "se griller" pour le contre-la-montre de samedi, Wiggins est alors rentré dans le rang lors des derniers mètres. Laissant la plus grosse part du gâteau à Mark Cavendish.