Cette année, les Français seront plus discrets

En 2015, le cyclisme français a peu de chances de revivre un Giro aussi glorieux que celui de 2014. Nacer Bouhanni et Pierre Rolland, brillants l'an dernier en Italie, font l'impasse. Leurs remplaçants ne peuvent afficher les mêmes ambitions. Ils seront quatorze à s'élancer samedi de San Lorenzo al Mare pour trois semaines d'épreuve. Si aucun ne semble en mesure de viser le maillot rose, plusieurs chercheront à décrocher une victoire d’étape.

Brillante l'an dernier sur le Giro, la formation AG2R revient avec des coureurs français parfaitement à même de s'illustrer sur les routes italiennes. Elle revient aussi avec un leader, Domenico Pozzovivo, dont les ambitions monopoliseront les forces de l'équipe. Ce qui n'empêche pas le directeur sportif Laurent Biondi d'envisager de voir Hubert Dupont briller : "Le Giro est sa course, il a fini quatre fois dans le top 20 en six participations (11e en 2011). La période et les routes lui conviennent parfaitement. C’est un grand professionnel."

Biondi compte également "sur Julien Bérard, qui a une belle mentalité et un tempérament de baroudeur. Il peut servir d’appui dans le final d’une étape. Quant à Axel Domont, il a su revenir rapidement après une chute en début de saison. Il sera très utile pour épauler ses leaders et sait aller dans les échappées. Une victoire d’étape n’est pas impossible."

Les FDJ s'avancent eux avec sept coureurs français. Et l'an dernier, c'est l'équipe au trèfle qui s'est le plus montré, avec son sprinteur Nacer Bouhanni (trois étapes et le maillot rouge du classement par points), depuis parti chez Cofidis avec fracas. "Il sera difficile de renouveler la performance de l’an passé, reconnaît le manager Marc Madiot. Nous n’avons pas de sprinter pur. Mais Kévin Reza a une bonne pointe de vitesse et plusieurs étapes vallonnées peuvent se terminer par le sprint d’un petit groupe."

"L’idée est de gagner une étape, ajoute l'emblématique Madiot. Pour le classement final, Alexandre Geniez est en mesure de faire un top 15, ce qu’il a déjà réussi l’an dernier (13e ). Et aussi de briller dans une grande étape de montagne. Concernant le classement de meilleur grimpeur, l’appétit vient en mangeant. Si on marque des points dans une étape avec beaucoup de cols… Francis Mourey aime bien le Giro (6e participation, 20e en 2013) et Kenny Elissonde a l’occasion de se mettre en valeur."

Chez IAM, Sylvain Chavanel découvre le Giro pour sa… 16e saison dans le peloton ! À près de 36 ans, le Poitevin dispute le 18e grand Tour de sa carrière. Avec le statut d’électron libre, selon le manager Rik Verbrugghe, pour aller chercher une victoire d’étape. La formation suisse a fait appel à deux autres Français : le jeune Clément Chevrier, 22 ans, un grimpeur qui s’est fait remarquer dans les courses Espoirs montagneuses (Pays de Savoie, Val d’Aoste), et l’expérimenté Jérôme Pineau, qui a déjà remporté une étape du Giro, en 2010.

Si Pineau, à 35 ans (17 grands Tours, un seul abandon), s’est déjà aligné à trois reprises dans le Giro, Maxime Bouet ne compte qu’une seule expérience. Mais le Marseillais d’adoption a apprécié l’an passé sa découverte. Cette fois, il revient sous les couleurs d’une autre équipe, Etixx, aux ambitions déclarées pour le classement général avec le Colombien Rigoberto Uran.