Alberto Contador remet immédiatement les pendules à l'heure : le patron du Giro, c'est lui

Alberto Contador (Tinkoff - Saxo) n'a pas pour habitude d'abandonner sa mainmise sur un Grand Tour. Samedi, 24 heures après avoir perdu le maillot rose sur chute, l'Espagnol a immédiatement réagi. Sur un contre-la-montre de près de 60 kilomètres entre Trévise et Valdobbiadene, il a donné une leçon à Fabio Aru (Astana) pour remonter au sommet du classement général. Troisième de l'étape, remportée par Vasil Kiryienka (Sky), l'Espagnol a désormais une marge de 2'28 sur son jeune rival italien avant une dernière semaine très montagneuse.

Cette 14e étape était attendue comme un tournant de ce Giro. Son premier rendez-vous majeur. On n'avait plus vu un chrono aussi long (59,4km) sur un Grand Tour depuis cinq ans. Celui-ci a levé les doutes entourant la forme des prétendants à la victoire. Contador n’a jamais semblé souffrir de sa jambe gauche qu’il disait meurtrie. Au premier intermédiaire (17,6 kilomètres), alors que tous ses rivaux au général étaient repoussés à plus de deux minutes de Kiryienka, El Pistolero ne passait qu’avec une de retard. En accélération constante sur la chaussée trempée et vallonnée, le Madrilène est venu mourir à 14 secondes du meilleur temps du Biélorusse, qui remporte sa troisième victoire d’étape sur un Tour d’Italie. Luis Leon Sanchez (Astana) s’est intercalé à la deuxième place (+12").

Derrière Contador, c’est l’hécatombe chez les gros bras. Présentés comme les favoris, Richie Porte (Sky) et Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step) ont sans doute définitivement perdu le Giro le jour où ils devaient le gagner. Le Britannique a pris 4'06" dans la vue par l’Espagnol. Mais il était déjà mis sur la touche suite à ses deux nouvelles minutes concédées la veille. Un an après sa victoire écrasante dans le chrono de Barolo, le Colombien a lui perdu 2'31". Avec plus de quatre minutes retard au général, il peut dire adieu à la victoire finale.

Aru est celui qui a le moins déçu parmi les battus. Sa forme semblait sur le déclin, sa 29e place (à 2’47’’ de Contador) prouve qu’il a encore du gaz. Mais vu la domination du leader de la Tinkoff-Saxo, le sort du Giro semble déjà scellé. Dimanche, Contador a l'occasion d'affirmer définitivement sa suprématie lors de l’arrivée au sommet de Madonna di Campiglio.