Landa récidive, Contador capitalise

L'étape reine du Giro a tenu toutes ses promesses. Voire un peu plus. Au terme d'une 16e étape au scénario dingue, Mikel Landa (Astana) s'est imposé à Aprica, deux jours après un premier succès à Madonna di Campiglio. L'Espagnol revient à la deuxième place du général (+4'02''), derrière Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), qui troisième de l'étape à 33'', conforte son maillot rose après avoir bien mal commencé son mardi après-midi. 

Complètement fou. Le Giro aime les rebondissements et nous en a servi à un fameux dans les Dolomites. Tout a commencé par une crevaison de Contador, à 60 kilomètres de l'arrivée dans la tortueuse descente d'Aprica. Piégé, l'Espagnol s'est alors retrouvé à plus d'une minute derrière la première partie d'un peloton morcelé, mené par l'alliance Astana-Katusha. Le coup de Trafalgar semblait alors parfait.

Mais il s'est retourné contre la formation kazakhe et Fabio Aru. Au pied de l'ascension du terrible Passo del Mortirolo (12,8km à 10,1%), Contador s'est lancé dans une poursuite effrénée pour boucher les 50 secondes qui le séparaient de la tête de course. Pari réussi. A 40 kilomètres de l'arrivée, le voilà revenu sur le trio de tête composé d'Aru, Landa et le surprenant Steven Kruijsiwk (LottoNL-Jumbo).

Contador a alors fait parler son orgueil. À peine revenu, El Pistolero a flingué, partant avec Landa et Kruisjwijk et laissant sur place Aru, qu'il avait deviné à la rupture. Le Sarde a alors complètement explosé, incapable de suivre les concurrents qui le passaient, pour finir l'étape 7e, à 2'49'' du vainqueur du jour. Le maillot blanc n'a pas que perdu sa deuxième place au général (3e +4'52''). Il a sans doute aussi laissé son leadership dans l'équipe au profit de Landa.

Apparu une nouvelle fois le plus fort de tous, l'Espagnol n'a pas eu besoin de puiser trop loin dans ses réserves pour s'imposer. Arguant de la présence à l'arrière de son leader, le Basque de 25 ans n'a jamais collaboré avec ses deux compagnons d'échappée, qu'il a facilement déposés à quatre kilomètres de l'arrivée dans le faux-plat final vers Aprica. L'ancien d'Euskaltel est bien devenu le principal danger de Contador. Mais celui-ci se trouve à plus de quatre minutes de son compatriote, bon gestionnaire qui, malgré la faiblesse de son équipe, se rapproche un peu plus d'un septième succès en Grand Tour.