Victoire d'Intxausti, Contador toujours en rose... Le Giro est à l'heure espagnole

Ce devait être le grand test pour Alberto Contador (Tinkoff-Saxo). Il l'a relevé sans vaciller. Malgré les attaques de Fabio Aru et de Richie Porte dans l'ascension finale à Campitello Matese, l'Espagnol a conservé son maillot rose à l'issue de la 8e étape du Giro, remportée par Beñat Intxausti (Movistar). Mieux, il augmenté son avance à la faveur de deux secondes de bonifications prises en début de journée. El Pistolero possède désormais quatre et vingt-deux secondes d'avance au général sur Aru et Porte. 

Il y a deux jours, l'ombre d'un abandon de Contador semblait planer. Propulsé au sol suite à la chute massive à Castiglione della Pescaia, l'Espagnol, touché à l'épaule gauche, ne pouvait même pas revêtir le maillot rose sur le podium. Mais ce samedi, au terme de la seconde étape de haute-montagne, il pouvait l'enfiler, le sourire aux lèvres, bien que gardant sagement son bras gauche le long du corps. Oui, Contador est toujours en course pour la victoire finale. Oui, il en est toujours le principal favori. On l'a senti tout au long 188 kilomètres de course dans les Abruzzes. Coup de pédale saillant, mise en danseuse facile... son attitude n'était pas celle d'un coureur en souffrance.

Et quand Aru a placé sa première attaque à 4,5 kilomètres d'une ascension difficile mais pas insurmontable (13 kilomètres à 6,9%), il n'a pas tardé à recoller dans la roue de l'Italien. Ce dernier en a remis une couche sous la flamme rouge, tout comme Porte dans la foulée, mais Contador était suffisamment bien dans son assiette. Rigoberto Uran (Etixx-Quick Step) également. Très en retrait lors du premier rendez-vous à Abetone, le Colombien a cette fois tenu la roue de ses rivaux pour se classer dans le même temps qu'eux au sommet, à 35'' du vainqueur du jour. Le voilà redevenu un candidat crédible à la victoire, malgé son débours de 1'24'' au général.

Pour s'imposer avec 31'' d'avance sur Mikel Landa (Astana), sorti dans le final grâce à une accalmie dans des favoris, Intxausti a d'abord été costaud. Il l'a fallu pour prendre la bonne échappée du jour. Celle-ci ne s'est détachée qu'après 60 kilomètres de course, au pied du Forca d'Acero (2e catégorie), l'autre ascension au programme, alors que le peloton n'était plus gros que d'une cinquantaine d'unités. Il a ensuite été malin.

Tandis que Kruisjwijk (Lotto-NL Jumbo), Betancur (AG2R), Vandewalle (Trek) et Pelizzotti (Androni) se sont esquintés en tête de course, lui et ses huit compagnons de contre-attaque ont géré leur effort, dans la mésentente certes, pour aborder relativement frais la montée finale. Suivant, le sillage de Reichenbach (IAM), qui se classera troisième, il a ensuite fait le "mort" avant de placer une attaque imparable à trois kilomètres du but. Deux ans après un premier succès sur le Giro, le vainqueur du Tour de Pékin 2013 s'offre ainsi une deuxième victoire d'étape en Grand Tour.