Viviani s'est arraché, Matthews prend le maillot rose

A Gênes, on attendait un sprint massif et on a (presque) eu ce que l'on imaginait. Si cet épilogue était prévisible, les chutes l’étaient beaucoup moins. Elles ont mis un bon nombre de coureurs à terre dans les trente derniers kilomètres, laissant une soixantaine d'hommes se disputer la victoire sur le faux-plat montant final. Et c’est Elia Viviani (Sky) qui s’est montré le plus fort et le plus malin, dépassant Moreno Hofland (Lotto NL-Jumbo) dans les tous derniers mètres. Il remporte ainsi sa première victoire sur les Grands Tours et offre à son équipe son premier succès sur le Giro depuis qu’Uran avait levé les bras à l’Altopiano del Montasio en 2013. Chez les favoris, nouvelle journée catastrophe pour Pozzovivo (AG2R), piégé et qui a perdu 1’09’’. Michael Matthews (Orica-GreenEdge) s'empare du maillot rose.

On attendait André Greipel (Lotto-Soudal) ? Il est parti trop tôt et s’est écrasé dans les derniers mètres. Michael Matthews (Orica-GreenEdge) avait le profil ? Mal placé, il n’a jamais en mesure de se mêler à la lutte pour le succès d’étape. Nizzolo (Trek-Factory) ou Modolo (Lampre-Merida) ? Ils ont été un cran en-dessous. Non, ce dimanche, c’est bien sur Elia Viviani (Sky) qu’il fallait miser. Après s’être rassuré en allant disputer Nizzolo le deuxième sprint intermédiaire, le pistard italien (médaillé de bronze de l’omnium en février, d’argent sur l’américaine aux Mondiaux) a pu compter sur son équipe. A deux kilomètres de l’arrivée, trois coureurs de l’équipe britannique vont venus se positionner à l’avant pour lancer le sprint. Avec réussite.

Mais Viviani n’a eu besoin de personne pour s’imposer. Intelligemment, l’Italien s’est contenté de suivre le sprint de Greipel, parti trop tôt à 300 mètres puis d’Hofland, parti à 150 mètres. Finalement, sur son seul jump dans les cinquante derniers mètres, le sprinter de la Sky a fait la différence, s’offrant ainsi sa deuxième victoire de la saison après la 2e étape du Tour de Dubaï en février. Il devance le Néerlandais et l'Allemand et s’empare du maillot rouge de meilleur sprinteur. Les années se suivent et se ressemblent pour Michael Matthews (Orica-GreenEdge) qui retrouve le maillot rose grâce à sa 7e place à Gênes.

Dans cette étape de 177 kilomètres où les échappés n’ont jamais pu croire à la possibilité d’aller au bout, malgré plus de neuf minutes d’avance à 100 kilomètres de l’arrivée, les favoris auraient dû passer une journée tranquille. Mais la sinuosité du circuit final parcouru deux fois et la vitesse du peloton, emmené par les Tinkoff-Saxo de Contador, ont causé d’énormes dégâts. D’abord par des chutes qui ont notamment mis à terre Sonny Colbrelli (Bardiani), Tanel Kangert (Astana), Jérôme Pineau, Matteo Pelucchi et Sylvain Chavanel (IAM) ou encore Dayer Quintana (Movistar). Mais surtout par des cassures intervenues à dix kilomètres de l’arrivée.

Des candidats au top 10, voire mieux, ont été piégés. Et si Ryder Hesjedal (Cannondale-Garmin) a pu reprendre sa place dans le peloton, Domenico Pozzovivo (AG2R) a lui continué son week-end galère. Déjà favori le plus mal placé après le chrono par équipes, le petit Italien a encore concédé 1'09'' à l’ensemble de ses adversaires pour pointer désormais à 1'43'' au général. Avec encore un chrono individuel de 59 km, le podium s’est déjà sérieusement éloigné.