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Arnaud Démare veut poursuivre son rêve italien

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 07/05/2016 à 00:14 GMT+2

GIRO - Pour la première fois depuis 2012 et sa première année professionnelle, Arnaud Démare a décidé de prendre le départ du Tour d'Italie. S'il ne sera toujours pas le leader unique de son équipe, le vainqueur de Milan - San Remo sera protégé sur les étapes de plaine pour tenter d'aller décrocher une première victoire sur un Grand Tour. Et tout indique qu'il peut y arriver.

Arnaud Démare

Crédit: Panoramic

Il y a quelques mois à peine, personne ne voyait (plus ?) Arnaud Démare comme un des meilleurs sprinteurs du peloton. Oui, c'était un coureur prometteur, capable sans doute à l'avenir de briller sur les classiques flandriennes. Mais pas sur la Primavera. Le Français payait son année 2015 décevante (deux petits succès sur le Tour de Belgique et c'est tout) et avait disparu des radars. Mais son mois de mars lui a permis de faire un retour fracassant. Ses succès lors de la première étape de Paris-Nice mais surtout à Milan-San Remo ont rappelé à tous qu'il était un pur sprinteur à la base.
Son tableau de chasse depuis le début de la saison le prouve. Comme à sa plus belle époque, lorsqu'il battait Greipel, Sagan et autre Kristoff. Si l'on regarde ses deux succès en World Tour de la saison, on s'aperçoit que le Picard a devancé des hommes comme Swift ou Bouhanni mais aussi Matthews sur Paris-Nice, Gavrira sur Gent-Wevelgem (qu'il a terminé 5e) et Kristoff, Colbrelli ou encore Sagan à Milan-San Remo. Du beau monde, même si l'Italien de la Bardiani est le seul qui sera présent sur l'épreuve italienne. Avec Kittel, Greipel ou Modolo, la concurrence promet toutefois d'être au moins aussi rude. Qu'importe. Démare n'a plus peur de personne.
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Arnaud Démare victorieux sur Paris - Nice

Crédit: Eurosport

Une équipe autour de lui et une fraîcheur à revendre

Pinot leader absolu de l'équipe sur le Tour de France depuis quatre ans, Arnaud Démare a compris qu'il n'aurait jamais une équipe autour de lui sur la Grande Boucle. Du coup, le Picard a révisé ses objectifs de la saison, faisant du Giro sa priorité. Certes, il devra y partager les responsabilités avec Geniez, 9e en 2015 et forcément légèrement protégé. Mais, contrairement au Tour de France, il aura auprès de lui sa garde rapprochée, avec laquelle il s'entend si bien depuis le début de la saison. Le Français comptera notamment sur ses deux poissons-pilotes, Murilo Fischer et Mickael Delage, mais aussi sur le jeune sprinteur Marc Sarreau ou les rouleurs Ignatas Konovalovas et Benoit Vaugrenard.
En excellente condition avant les classiques flandriennes, Démare a eu le malchance de chuter sur le Tour des Flandres, mettant un terme par la même occasion à ses rêves de victoire à Paris-Roubaix. Depuis, le Picard n'est plus remonté sur un vélo en course. Bien sûr, cela signifie un manque de compétition dommageable, surtout pour les 2e et 3e étapes disputées aux Pays-Bas et évidemment favorable aux sprinteurs. Mais le Français va aborder ce Giro avec beaucoup de fraîcheur, un élément prépondérant pour pouvoir rester en course jusqu'aux nombreuses étapes de transition qui auront lieu à partir de la 6e étape. Démare devrait pouvoir passer la montagne, ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde. Car il est loin d'être certain que les Kittel et Greipel finissent ce Tour d'Italie, eux qui ont sans doute également en tête le Tour de France.

Une saison quasi déjà réussie

Deux succès en World Tour, avant même d'attendre le mois d'avril, un autre sur les routes de La Méditerranéenne. Le début de saison d'Arnaud Démare est riche en succès, même si Bryan Coquard (5 succès, tous en Continental) ou Nacer Bouhanni (4 succès dont 3 en World Tour) ont plus gagné que lui. Sauf que, contrairement au coureur de la FDJ, le sprinteur de la Direct Energie ou de Cofidis sont encore loin d'avoir réussi leur saison. Un tel bilan passera pour eux soit par un succès d'envergure pour Coquard, soit par une victoire sur le Tour voire aux Mondiaux pour Bouhanni. Autant dire une paire de manche.
Pour sa part, Arnaud Démare pouvait difficilement imaginer accrocher un Monument, et encore moins Milan-San Remo, cette saison. Et pourtant... Alors que le Picard a encore une grande partie de sa saison à disputer, celle-ci est déjà réussie. Désormais sans pression aucune, le sprinteur de la FDJ aimerait la rendre mémorable. Il ne dirait pas non à une étape sur le Giro, pourquoi pas la Vatenfall Cyclassic en août, déjà remportée en 2012, voire même à une médaille aux Mondiaux de Doha en fin de saison.
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Le jour de gloire d'Arnaud Démare (Fdj) sur Milan-Sanremo

Crédit: AFP

Le Giro, une des deux terres promises

Glaner une première victoire sur un Grand Tour est toujours un grand moment pour un sprinteur. Pour autant, il mesure également la lucidité de celui-ci. Beaucoup veulent être sur le Tour de France, car c'est bien sûr le plus prestigieux. Mais, lorsque l'on se penche sur les huit dernières éditions de chacun des trois Grands Tours, on s'aperçoit bien vite que la Grande Boucle n'est pas l'endroit pour qu'un sprinteur y fasse ses galons. Aucun sprinteur de "qualité" (pas un jugement de valeur mais basé sur les victoires de chacun) n'a remporté son premier succès en juillet. Non, les sprinteurs préfèrent en général se faire les dents sur les routes de la Vuelta (10 premiers succès depuis 2008 dont quatre - Sbaragli, Van Poppel, Stuyven et Ewan - en 2015) mais aussi sur les routes du Giro.
Ils sont cinq à y avoir glané leur premier succès sur une course de trois semaines depuis 2008. L'an passé, ce sont les Italiens Elia Viviani, vainqueur de la 2e étape, et Sasha Modolo, vainqueur des 13e et 17e étapes, qui sont entrés dans le cercle des meilleurs sprinteurs. En 2014, c'est un Français qui y était parvenu. Alors à la FDJ, Nacer Bouhanni avait passé le cap en s'imposant lors de la 4e étape devant Giacomo Nizzolo. Et, en 2008, ce sont deux actuels monstres du sprint qui avait explosé, sous le maillot d'HTC-Colombia : Mark Cavendish, quelques mois avant sa première razzia sur le Tour, avait remporté la 4e étape tandis qu'André Greipel s'était montré le plus rapide sur la 17e étape. Si Démare veut définitivement refaire partie du monde des bolides de la dernière ligne droite, le Français doit trouver la mire lors des trois semaines italiennes. Et tout semble vraiment lui être favorable.
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