La 10e étape pour Giulio Ciccone (Bardiani), Bob Jungels (Etixx) nouveau maillot rose

C’était la journée des minots ce mardi. Membre de l’échappée matinale, Giulio Cicconne, 21 ans, a remporté la 10e étape du Giro, à Sestola, au terme de 219 kilomètres de moyenne montagne dans les Apennins qui ont vu l’abandon de Mikel Landa (Sky). L’Italien dispute son premier Giro. Tout comme Bob Jungels (Etixx - Quick Step), qui a ravi le maillot rose à son coéquipier Gianluca Brambilla. A mi-Giro, mais avant la haute-montagne, le Luxembourgeois de 23 ans, qui succède à son compatriote Charly Gaul 57 ans après, compte 26’’ d’avance sur Andrey Amador (Movistar), passé près d'un joli coup.

Le Costaricien, 4e du général l’an passé, a été le seul des cadors à tenter sa chance dans le final. Sorti dans la dernière descente du jour, à une douzaine de kilomètres de l’arrivée, le lieutenant d’Alejandro Valverde a compté près d’une minute dans la douce montée finale (7km à 5%). Ce qui lui permettait d'envisager le maillot rose. Opération finalement infructueuse. Sur la ligne, son gain a été infime. Une seconde, sur la première partie du groupe, réglée par Valverde. Et quatre sur Vincenzo Nibali (Astana).

Cette étape n'a pas fait de différence chez les ténors. Mais elle a fait un grand perdant. Si ce n’est deux. Au lendemain de la deuxième journée de repos, Landa a jeté l’éponge au kilomètre 66 après avoir été rapidement distancé. L’Espagnol, 3e l’an passé et 8e ce mardi matin, était malade depuis la nuit dernière a annoncé son équipe britannique, forcément dévastée par la perte de son unique carte au général sur la course italienne.

Brambilla est l'autre déçu du jour. L'Italien s'était mis à croire à l'impossible depuis trois jours. Après son solo victorieux à Arezzo, il avait sauvé, de manière quasiment héroïque, sa tunique rose pour une seconde à l'issue du chrono de Chianti (17e). Mardi, il a, semble-t-il, trouvé ses limites. Coinçant soudainement à 17 kilomètres de l’arrivée, quand la pente était la plus forte dans le Pian del Falco (1re catégorie), l’avant-dernière ascension du jour, l'Italien a su s'accrocher pour revenir dans la descente. Mais il s'était déjà fait une raison.

Dans l'ascension finale, le maillot rose s'est mué en équipier pour Jungels, roulant en tête de groupe jusqu'à deux kilomètres de l'arrivée. Avant d'exploser et de concèder une grosse minute à l'arrivée. Il est désormais 6e du général, à 1'11''. "C'était sa propre décision, a affirmé Jungels."On a montré que l'on était une vraie équipe", pouvait également se satisfaire le Luxembourgeois, dont les ambitions nouvelles en Grand Tour doivent encore passer au révélateur de la haute-montagne, qui débutera samedi dans les Dolomites.

Jungels surprend jour après jour. Ciccone, lui, a ébloui d'un coup. Sans prévenir. Intenable dans l'échappée de onze coureurs, où figuraient ses équipiers Nicola Boem et Stefano Pirazzi, mais aussi l'ancien vainqueur du Giro Damiano Cunego (Nipo - Vini Fantinni), il s'est irrémédiablement détaché au pied de Sestola, à sept kilomètres du but. Il a franchi la ligne en solitaire, avec 42'' d'avance sur Ivan Rovny (Tinkoff). De quoi prendre le temps pour savourer la plus belle victoire de sa carrière. Qui est aussi, et surtout, la toute première.