Vincenzo Nibali remporte la 19e étape, Esteban Chaves nouveau maillot rose

Incroyable Giro ! Ce vendredi à Risoul, le Tour d’Italie a basculé dans des proportions totalement inattendues. Et inespérées pour Vincenzo Nibali. L’Italien a remporté en solitaire la 19e étape au sommet de la station française. Surtout, il ne pointe plus qu’à 44’’ du nouveau leader, Esteban Chaves (Orica-Green Edge). Victime d’une chute dans la descente du col d’Agnel, l'ancien maillot rose Steven Kruijswijk (Lotto NL - Jumbo) est relégué à 1’05’’ au général.

Le Tour d’Italie a basculé alors qu’il naviguait à ses plus hautes altitudes : juste après le franchissement du col d’Agnel, qui faisait figure de "Cima Coppi" à 2744m. Kruijswijk a alors commis une erreur qu’il n'a su rattraper. Sorti large d’un virage peu prononcé, le Néerlandais, peu réputé pour ses qualités de descendeur, n’a pu éviter l’énorme pan de neige qui se dressait sur sa droite. Une chute. Un beau soleil même. Puis un problème mécanique et un changement de vélo lui ont fait perdre un temps considérable. Et au final, le maillot rose qu'il détenait solidement depuis l'étape de Corvara, samedi dernier.

Devant, Chaves et Nibali n’allaient pas l’attendre. On ne peut leur en faire reproche. Ils avaient déjà maintes fois attaqué le leader surprise lors de l’ascension du col d’Agnel. Avec l’aide d’équipiers qui s’étaient placés dans l’échappée matinale (Scarponi et Ruben Plaza notamment), les deux hommes ont pu créer l’écart sur un Kruijswijk esseulé lors de la très longue descente menant à Guillestre. Celle-ci a fait une autre victime. Tombé lui aussi, Ilnur Zakarin (Katusha) a été contraint à l’abandon, touché à l’épaule gauche. Il était 5e du général.

Le coude gauche ensanglanté, Kruijswijk accusait 2’30’’ de retard sur le groupe Chaves-Nibali au pied de l’ascension finale de Risoul (13km à 7%). Un écart qui doublera à l’arrivée. 4’54’’ sur Nibali, lauréat de sa 6e étape sur le Tour d'Italie. Et 4’01" sur Chaves, incapable de suivre, à 5,5km du but, l’attaque du Sicilien, ressuscité ce mardi après un Giro qu’il traversait comme l’ombre du vainqueur du Tour 2014 et du Giro 2013. Les pleurs du Requin de Messine disaient bien d’où revient l’Italien. De très loin.

Il peut maintenant rêver à une deuxième victoire sur le Giro, même si Chaves part avec une belle longueur d’avance, que Kruijswijk, s’il n’est pas trop touché physiquement et moralement, voudra prendre sa revanche et que Valverde, 4e à 1’48’, n’est toujours pas hors course. Tout reste à jouer à 48 heures de l’arrivée à Turin. La bataille, samedi, lors de l’ultime étape de montagne par-delà les cols de Vars, de la Bonette et de la Lombarde, s’annonce grandiose.