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GIRO - Les 6 questions qui se posent après la bataille du Blockhaus

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 15/05/2017 à 14:25 GMT+2

Il aura donc fallu attendre la 9e étape et la deuxième arrivée en altitude sur cette 100e édition du Giro pour voir les favoris passer à l'offensive. Et les premiers écarts se créer. A peine une grosse semaine de course de passée et voilà déjà certains candidats à la victoire pointés à plus de 5 minutes. Quelles tendances apparaissent au regard de cette montée du Blockhaus ? Voilà les six question

Colombia's Nairo Quintana of team Movistar celebrates as he crosses the finish line to win the 9th stage of the 100th Giro d'Italia, Tour of Italy, cycling race from Montenero di Bisaccia to Blockhaus on May 14, 2017

Crédit: Getty Images

Le Blockhaus en dit-il plus long sur Quintana ou la concurrence ?

Sur une montée de 13km à 8%, difficile de se cacher. Mais on ne s'attendait pas à de tels dégâts. Voir Quintana prendre autant de temps à la majorité de ses adversaires (seuls Dumoulin et Pinot sont sous la minute) pose question tant le Colombien avait prévenu vouloir être "à 100% sur le Tour" et craindre "de souffrir en début de Giro". S'il est trop tôt pour une quelconque certitude, le rapport de forces n'est pas celui auquel on s'attendait. La faute à qui ? Le passé de Quintana, souvent trop juste à son retour à la compétition, ainsi que la performance de Dumoulin tendrait à penser que la concurrence n'est pas au niveau. Surtout ceux de 2016. Ce dimanche, ni Nibali (vainqueur), ni Kruijswijk (4e) ou encore Zakarin (5e avant d'abandonner) n'ont su gêner Quintana. Et, ça, c'est inquiétant.
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Quintana Nibali Pinot - Giro d'Italia 2017 stage 9 - Getty Images pub in UKxUSAxIRLxITAxESP

Crédit: Getty Images

Dumoulin-Pinot, grands adversaires de Quintana ?

Kruijswijk-Quintana-Nibali, c'était le trio annoncé comme favoris sur ce Tour d'Italie 2017. Seul le Colombien s'est montré à la hauteur ce dimanche. Tous les autres ont subi la course. Sauf le duo Pinot-Dumoulin. Le Français, 3e du Tour 2014, visait le podium en début d'édition et pouvait légitimement rêver à côtoyer – au moins un temps - Quintana en montagne. Dumoulin, c'est plus étonnant. Ses qualités ne sont pas mises en doute, sa 6e place de la Vuelta 2015 est là pour le prouver, mais on ne l'avait jamais vu confirmer en haute montagne. S'il venait à le faire, il serait l'un des gros dangers pour Quintana vu ses qualités en chrono. Bien sûr, les certitudes attendront l'altitude et les grands cols. Mais mardi, après le chrono, Dumoulin pourrait bien être en rose devant Pinot et Quintana. Et mettre les points sur les "i".
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Pinot (FDJ) et Dumoulin (Sunweb), à l'arrivée de la 9e étape du Giro 2017, au Blockhaus

Crédit: Getty Images

Nibali, un gros raté ou comme 2016 ?

Présenté comme l'un des grands favoris en raison de son statut de vainqueur sortant et d'un des grands spécialistes du Giro, Vincenzo Nibali a complètement explosé sur les pentes du Blockhaus. Pourtant longtemps au contact du duo Quintana-Pinot, l'Italien a lâché à 2,5km et a perdu une minute. Un débours conséquent si tôt dans l'épreuve. Mais peut-on vraiment s'inquiéter pour le Requin de Messine ? Après tout, l'an dernier aussi il avait joué avec les nerfs de ses supporters. Après la 6e étape et l'arrivée à Roccaraso, Nibali n'était que 9e du général, à près d'une minute (47'') du leader Tom Dumoulin. Une situation pas si différente de cette année, à ceci près que la concurrence n'est pas la même avec la présence de Quintana. Cette fois, pas sûr que le leader de la Bahrain Merida puisse se permettre d'attendre la dernière semaine pour refaire son retard.
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Vincenzo Nibali - Giro d'Italia 2017

Crédit: Getty Images

Qui sont les grands perdants du jour ?

Ils sont nombreux. Bien plus qu'on ne l'aurait cru possible pour une première explication. Si on le faisait simple, tout ceux qui ont fini derrière Pozzovivo (6e) ont perdu gros ce dimanche. Mais, pour certains, l'addition a été plus salée et dure à digérer que pour d'autre. On pense notamment à la Sky bien sûr (on y reviendra ensuite) mais aussi et surtout à Adam Yates (Orica-Scott), tombé comme tant d'autres à 16km de l'arrivée et qui a fini à 4'39'' de Quintana. Pour le Britannique, le podium s'est fortement éloigné, comme pour Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo, + 2'43''), pour Bob Jungels (Quick Step-Floors, + 3'30'') et Tejay Van Garderen (BMC, + 3'46''). Sans oublier Wilco Keldermann (7e du Giro 2014), plan de secours de Tom Dumoulin chez Sunweb et obligé d'abandonner à la suite de sa chute.
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Pink jersey, Luxembourg's Bob Jungels of team Quick-Step, rides during the 8th stage of the 100th Giro d'Italia, Tour of Italy, cycling race from Molfetta to Peschici

Crédit: Getty Images

Quelle suite de Giro pour la Sky ?

C'est peu dire que d'affirmer que le Giro des Sky a totalement changé à 16km de l'arrivée au sommet du Blockhaus. Alors que la formation britannique cherchait à replacer ses leaders Geraint Thomas et Mikel Landa, une chute causée par une moto a entraîné au sol plusieurs de ses coureurs. Et pas des moindres puisque le Gallois comme l'Espagnol ont goûté au bitume. Si l'Espagnol s'est vite relevé, Thomas est reparti bien plus tard après avoir craint pour son épaule, mais a réussi une montée correcte (5'08'' de perdues dont la moitié dans la chute), dépassant notamment un Landa en pleine déroute (26'56'' de débours). Sauf que les deux hommes - Landa c'est sûr – ont quasi déjà fait une croix sur l'objectif de départ, la victoire finale. Thomas dit espérer jouer encore le général. Mais, vu son retard et son manque d'expérience - positive – en 3e semaine, on a du mal à y croire. A moins d'enflammer la course.
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Geraint Thomas - Team Sky - Giro d'Italia 2017 stage 6 - Getty Images - Pub in ITAxUSAxUKxESP

Crédit: Getty Images

Formolo, Polanc ou Kangert : qui sera la surprise de ce Giro ?

Chaque année, le Giro nous offre une révélation. Jungels (6e) l'avait été l'an dernier, Amador (4e) en 2015 et Aru (3e) en 2014. Après neuf étapes, ils sont trois dans le top 15 à viser cette "distinction". Plus jeune du trio, Davide Formolo (8e à 2'45'' de Quintana) était aussi le plus attendu. L'Italien sortait d'une grande Vuelta 2016 (9e) et rêvait d'un bon Giro en tant que leader de la Cannondale-Drapac, deux ans après son succès à la Spezia. Beaucoup plus expérimenté, Tanel Kangert (Astana) n'a jamais eu les coudées franches, même si sa 11e place sur le Vuelta 2013, en soutien de Nibali parle pour lui. Et nul doute que l'Estonien se dépouillera sur la route en mémoire de Michele Scarponi. Enfin, difficile de ne pas évoquer Jan Polanc. Le vainqueur de l'Etna a réussi une nouvelle montée intéressante au Blockhaus (14e) et se pose désormais comme le leader d'UAE Team Emirates sur ce Giro. Si ses références sont minces (5e du Croatie fin avril, 15e du Tour de Suisse l'an passé), le Slovène ne sera pas vraiment surveillé par les favoris et pourrait bien en profiter.
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Jan Polanc, Giro Italia 2017

Crédit: Getty Images

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